El Khomri prête à recevoir Martinez "dans la minute"
La ministre du Travail Myriam El Khomri a déclaré vendredi à l'AFP être "prête à recevoir Philippe Martinez dans la minute si cela peut permettre de lever tous les blocages dans le pays", sans attendre un rendez-vous "convenu" avec lui le 17 juin.
Le numéro un de la CGT "Philippe Martinez affirme qu'il ne veut pas bloquer l'Euro de football. S'il m'indique qu'un rendez-vous cet après-midi permettrait de lever tous les blocages dans le pays, je le reçois dans la minute", a-t-elle dit.
"J'ai toujours dit que ma porte était ouverte et j'ai dit que je recevrais toutes les organisations syndicales (...). J'ai reçu la semaine dernière Laurent Berger (CFDT), Luc Bérille (Unsa), Philippe Louis (CFTC). J'ai reçu ce matin François Hommeril (CFE-CGC). Je reçois ce soir Jean-Claude Mailly (FO)", a déclaré Mme El Khomri.
"Depuis mars, la CGT a adopté la politique de la chaise vide, sa position a évolué, nous avons donc convenu avec Philippe Martinez de nous rencontrer le 17 juin", a-t-elle ajouté.
Interrogée sur le sujet de cette rencontre, la ministre a assuré qu'elle n'avait "aucun lien avec les conflits en cours".
"Soyons clair, le gouvernement n'a pas l'intention de retirer ce texte (projet de loi travail), ni même de le détricoter mais je suis à l'écoute des propositions de la CGT comme de celles des organisations syndicales que je reçois", a expliqué Mme El Khomri.
"Il y a des revendications catégorielles traitées aujourd'hui par Alain Vidalies (secrétaire d'État aux Transports, ndlr) concernant la SNCF", a-t-elle ajouté, relevant par ailleurs, au sujet de la grève du ramassage des poubelles, que "les agents de la Ville de Paris ne sont pas concernés par la loi travail".
Alors que le coup d'envoi de l'Euro de football est donné vendredi, la contestation sociale contre la loi travail, qui dure depuis trois mois, se poursuit. Elle se cristallise autour de secteurs clés dont les transports et le traitement ou la collecte des ordures ménagères, et des opérations coups de poing se multiplient localement.
Face à la fermeté affichée par le gouvernement qui a répété à plusieurs reprises qu'il ne retirerait pas son texte, l'intersyndicale (CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, UNL et FIDL) en a appelé à François Hollande. Dans un courrier daté du 20 mai, elle a demandé au président de la République de la recevoir, une demande restée sans réponse jusqu'à présent, selon elle.
Au fur et à mesure qu'approchait le coup d'envoi de l'Euro et à un an de la présidentielle, le gouvernement a multiplié les concessions, en accédant à des revendications parfois sans lien direct avec la loi travail (routiers, cheminots, intermittents, chercheurs, aviation civile, fonctionnaires, enseignants...).
François Hollande a affirmé jeudi à Tulle (Corrèze) que "l'État prendra(it) toutes les mesures qui seront nécessaires" face aux grèves qui perturbent le pays, en faisant "appel à la responsabilité de chacun".
Idem pour le Premier ministre Manuel Valls qui a lui aussi appelé à la responsabilité, souhaitant que l'Euro-2016 "soit une belle vitrine de la France".
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