Espagne : de Mélenchon à Philippot, la percée de Podemos donne des idées en France
Grand écart. Après Syriza en Grèce, c'est au tour de la gauche radicale de Podemos de remporter des succès électoraux en Espagne. Le parti emmené par Pablo Iglesias Turrion se place ainsi en inattendu troisième des élections municipales et régionales espagnoles de dimanche 24, et pourrait même diriger Madrid et Barcelone, soit les deux plus grandes villes du pays. De quoi donner des idées aux politiques français. Réactions.
>Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche)
"Cela me fait très plaisir", a réagi Jean-Luc Mélenchon sur France Info ce mardi matin. "Nous voyons en Espagne la vague que nous avions commencé avec nos petits 11%" à l'élection présidentielle de 2012 a ainsi assuré le député européen qui voit déjà "cette vague (…) revenir en France". Il a également annoncé la constitution de listes "citoyennes" aux prochaines élections régionales, en décembre prochain, pour lequel il promet "de très, très beaux résultats".
Sur son compte Twitter, il a enfin appelé les "partis de l'autre gauche" à "mettre un coup de balai sur le système PS-UMP" en soutenant ses listes citoyennes.
>Florian Philippot (Front national)
Invité de BFMTV et RMC ce mardi matin, le numéro deux du FN s'est également réjoui de la victoire de Podemos qui est selon lui "dans l'optique de redonner du pouvoir aux peuples". Evoquant un "printemps des peuples européens", il a dit constater "qu'il y a une vague anti-UE, euro-sceptique et anti-austérité".
Dans le vote des Espagnols, "je vois une volonté claire de remettre en cause l'Union européenne", a également assuré Florian Philippot.
>Cécile Duflot (Europe Ecologie-Les Verts)
Cécile Duflot ne pouvait que se réjouir de la percée de Podemos, le Syriza espagnol dont elle voudrait bâtir un pendant français grâce à une alliance entre les écologistes et la gauche de la gauche. Elle a ainsi notamment twitté (en français et en espagnol) pour féliciter Ada Colau, ancienne squatteuse militante et pressentie pour prendre la tête de la ville de Barcelone: "Félicitations à Ada Colau! de la lutte contre les expulsions... à la mairie de Barcelone!!!! BRAVO BRAVO! Très fière!".
>Et pendant ce temps, au Parti socialiste…
De François Hollande à Manuel Valls en passant par le patron du PS Jean-Christophe Cambadélis ou les membres du gouvernement, les poids lourds du PS se sont bien gardés de réagir suite aux résultats des élections espagnoles. En froid avec son aile gauche, qu'elle soit ou non socialiste, il semblerait que le parti au pouvoir ne puisse se réjouir d'une nouvelle percée de la gauche radicale en Europe, après celle de Syriza début 2015.
Pour trouver des réactions, il fallait plutôt regarder du côté des frondeurs du parti, qui réclament un virage à gauche. A l'image de Christian Paul, le très frondeur leader de la motion B arrivée en deuxième position au suffrage des militants socialistes il y a quelques jours, qui a estimé que "quand la gauche se rassemble, elle gagne". Même son cloche pour le pourtant ex-frondeur Jean-Marc Germain, qui ambitionne même de "faire Syriza et Podemos à l'intérieur du PS".
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