François de Rugy quitte Europe Ecologie Les Verts
Depuis plusi d'un an, le climat au sein d'Europe Ecologie Les Verts (EELV) était maussade. L'orage a fini par éclater avec le départ d'un des ténors du parti, François de Rugy. Le coprésident du groupe écologiste à l'Assemblée nationale a annoncé dans un entretien au Monde publié ce jeudi que pour lui "EELV, c'est fini". "Le cycle ouvert par Daniel Cohn-Bendit en 2008 est arrivé à son terme. Aujourd’hui, on n’arrive plus à avoir les débats, ni de fond ni stratégiques, au sein d’un parti qui s’enfonce dans une dérive gauchiste".
D'abord soutien du gouvernement socialiste, le parti s'en était progressivement dissocié depuis 2012. Certains membres –au premier rang desquels l'ex-ministre du Logement et ancienne numéro-1 du parti, Cécile Duflot– ont appelé à un rapprochement avec l'extrême-gauche, voire à présenter un candidat unique en 2017.
"Cécile Duflot se prépare et EELV est déjà devenu une petite boutique présidentielle", tacle François de Rugy. Lui incarne d'avantage l'aile droite du parti, favorable à un retour des Verts au gouvernement. Il s'était dit prêt à rejoindre l'équipe de Manuel Valls en mars dernier, malgré le ressentiment de nombreux membres d'EELV à l'égard du Premier ministre.
Pour le député de Loire-Atlantique, EELV a trop tardé à mettre les problèmes sur la table. L'université d'été du parti cloturée le 22 août n'aura pas suffi: "A reporter sans cesse le moment de la clarification, on s’enlise, au mieux dans une position illisible, au pire dans un repli sectaire. J’en tire les conclusions et je reprends ma liberté de parole et d’action".
Si François de Rugy souhaite rester au groupe écologiste à l'Assemblée nationale (qui ne comprend pas que des élus EELV), il semble résigner à en quitter la coprésidence: "je ne suis pas dans une logique de m’accrocher à des postes", affirme-t-il. De même, il dit ne pas être "dans l’idée d’adhérer à une autre formation ni d’en créer une autre. Je veux fédérer les écologistes réformistes, ceux qui ne sont pas à EELV et ceux qui y sont encore".
Il se prépare cependant à une primaire du PS et des écologistes pour 2017 si François Hollande ne se présentait pas. "S’il devait être candidat, on sait aussi que le rassemblement derrière lui ne va pas de soi. Il faut donc en créer les conditions".
Daniel Cohn-Bendit, fondateur du parti dont il avait finalement claqué la porte en 2012, a dénoncé ce jeudi matin sur Europe-1 "un énorme gâchis". "Ils ont tous participé à détruire ce qu'on avait créé avec Europe Ecologie", devenu "une caricature des partis politiques".
François de Rugy ne sera pas forcément le dernier à quitter le navire EELV. Jean-Vincent Placé pourrait également mettre à execution sa menace de départ, proférée lors de l'université d'été.
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