François Hollande et l'immigration : ce qu'il faut retenir de son discours
En tenant ce lundi son premier grand discours sur l'immigration depuis son élection, François Hollande s'est livré à un exercice périlleux. Face à la montée du nationalisme, de l'euroscepticisme et à une actualité émaillée de délits racistes et de débats sur la laïcité, le président de la République a voulu donner sa vision.
Il a longuement salué le rôle des immigrés dans l'Histoire de France: "La France est un vieux pays d'immigration. (…) Un Français sur quatre a aujourd'hui au moins un grand-parent d'origine étrangère. (…) Evoquer l'immigration c'est évoquer l'histoire de France" a déclaré le chef de l'Etat.
François Hollande a par la suite répondu aux "vents mauvais" qui font de l'immigration la source de tous les maux et dont "l'exploitation n'est pas une nouveauté". "Ce sont les mêmes préjugés et les mêmes suspicions, mais le fait nouveau est l'exploitation de ces thèmes dans un contexte de crise qui nous paraît interminable".
Sans nommer aucun de ses opposants politiques, François Hollande a fustigé les propositions, notamment de Nicolas Sarkozy, de revenir sur l'espace Schengen. "Notre frontière c'est Schengen (…) Faire disparaître Schengen, ce serait reculer, aboutir à rétablir nos frontières". Une proposition que François Hollande a ironiquement liée à une volonté de relancer l'emploi des fonctionnaires des douanes, avant de rappeler que ceux qui la défendent (Nicolas Sarkozy pour ne pas le citer) ne sont pas les premiers supporters de l'emploi fonctionnaire.
Sur des questions plus précises, le président de la République a défendu la future loi sur le droit d'asile qui sera voté mardi 16 "je crois avec une large majorité". "Il n'est pas tolérable que (le droit d'asile) fonctionne aussi mal" a-t-il déclaré par rapport aux 18 mois d'attente moyenne pour qu'un immigré obtienne une réponse de l'administration. "Si le refus est prononcé, il y a toute les chances pour que celui qui est là depuis 18 mois se réfugie dans l'immigration illégale". Le projet de loi prévoit donc de réduire ce délai de moitié.
François Hollande s'est également engagé à clarifier à l'échelle européenne la question des travailleurs détachés (personne travaillant en France sous le régime légal de son pays d'origine). Une question qui "exacerbe les tentions" et de laquelle naît "une concurrence déloyale. (…) Si nous devons respecter la libre circulation elle ne doit pas être détournée".
Concernant le droit de vote des étrangers, François hollande s'y est à nouveau dit favorable, appelant l'opposition républicaine à "prendre ses responsabilités" pour obtenir les trois cinquièmes des voix nécessaires à une révision de la constitution.
Il a enfin rappelé que le projet de loi sur le vieillissement ouvrirait la naturalisation de plein droit aux étrangers de plus de 65 ans ayant vécu en France pendant au moins 25 ans et ayant un enfant français.
Le discours du président de la République s'est clos avec l'inauguration officielle de la Cité nationale de l'histoire de l'immigration. Elle avait été ouverte il y a sept ans.
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