Loi Travail : les dépôts de carburants presque tous débloqués, Hollande reste ferme

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 27 mai 2016 - 19:16
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Manuel Valls, François Hollande et Myriam el Khomri sur le péron de l'Elysée.
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Philippe Martinez a dénoncé un "climat de haine" distillé selon lui par François Hollande et Manuel Valls.
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Alors que la plupart des dépôts de carburant ont été débloqués par les forces de l'ordre et que la CGT a menacé de durcir encore son mouvement, François Hollande veut rester ferme. "Je tiendrai bon parce que je pense que c'est une bonne réforme", a ainsi déclaré le chef de l'Etat depuis le Japon où il est en déplacement.

François Hollande est resté ferme ce vendredi 27 face à la volonté des opposants à la loi Travail à poursuivre leur fronde, tandis que la situation s'améliorait sur le front des carburants avec le déblocage de la quasi-totalité des dépôts pétroliers.

Six des huit raffineries du pays étaient toujours à l'arrêt ou au ralenti ce vendredi en début d'après-midi. Mais tous les dépôts pétroliers bloqués par des opposants au projet de loi Travail ont été libérés, à l'exception d'un seul (Gargenville, dans les Yvelines), selon le secrétariat d'Etat aux Transports. En tout, 15 dépôts sur la centaine que compte le pays ont été débloqués sans incident par les forces de l'ordre, dont Donges (Loire-Atlantique) ce vendredi matin.

La situation semblait par ailleurs s'améliorer dans les stations-services. Total a précisé que sur ses 2.200 stations, un peu moins d'un tiers (741) étaient en difficultés contre 815 jeudi 26, et le groupe a triplé sa flotte de camions par rapport à la normale pour réapprovisionner son réseau.

Les opposants à la loi Travail sont cependant loin de baisser les bras. L'intersyndicale CGT, FO, Solidaires, FSU, Unef, Fidl, UNL, a ainsi appelé "à poursuivre et amplifier les mobilisations", "en multipliant et en soutenant les actions décidées par les salariés".

"Je tiendrai bon parce que je pense que c'est une bonne réforme" leur a répondu François Hollande depuis le Japon et le sommet du G7. Visage fermé, le chef de l'Etat a déclaré que devant la menace des blocages, le "premier devoir" de l'exécutif était d'assurer "la liberté de circuler" et "le bon fonctionnement de l'économie".

Le patron de la CGT Philippe Martinez a pour sa part dénoncé le "climat de haine" distillé selon lui par l'exécutif et le patronat, tandis que Jean-Claude Mailly de Force Ouvrière (FO), a réclamé la suspension des débats au Parlement sur le projet de loi. Les syndicats hostiles au texte vont mettre en place "dès le début de la semaine prochaine" et jusqu'au 14 juin, date de la prochaine journée de mobilisation, une "votation citoyenne", une grande consultation sur ce texte, dans "les entreprises, les administrations et lieux d'études".

Le patron du Medef Pierre Gattaz a, lui, pourfendu des "méthodes de voyous" et "d'irresponsables", appelant à "résister au chantage" des syndicats contestataires.

Principal point de crispation: l'article 2 du projet qui consacre la primauté aux accords d'entreprise dans l'aménagement du temps de travail, une ligne rouge pour les syndicats contestataires qui redoutent le dumping social.

Jeudi, Manuel Valls a été catégorique réaffirmant qu'il "ne toucherait pas" à cet article, même si, dans la majorité, des parlementaires examinent la possibilité de modifications d'ici au retour du texte à l'Assemblée fin juin début juillet.

Selon un sondage Tilder/LCI/Opinionway, 66% des Français pensent que le gouvernement doit retirer la loi Travail.

Au lendemain d'une huitième journée d'actions qui a vu près de 300.000 personnes défiler dans le pays selon la CGT, et 153.000 selon les autorités, le risque d'une escalade de la violence demeure.

De nouveaux incidents ont éclaté jeudi dans la capitale. Des manifestants cagoulés ont brisé des vitrines, dégradé des véhicules, et lancé des projectiles. Un total de 32 personnes ont été placées en garde à vue et 62 dans tout l'Hexagone. A Paris, un jeune homme a été blessé "sérieusement" puis hospitalisé.

A Fos-sur-Mer, un manifestant a été sérieusement blessé par un véhicule qui a voulu forcer un barrage CGT, et deux manifestants ont été blessés à Vitrolles par un chauffeur de poids lourd.

A un peu plus de deux semaines du début de l'Euro de football, la mobilisation, entamée le 9 mars, est montée d'un cran cette semaine, et les blocages de sites pétroliers ont fait craindre une pénurie de carburant. Une demande qui restait soutenue, comme à Boulogne-Billancourt, où la station Total est "dans une moyenne entre 900 et 1.300 clients par jour", un nombre "facilement doublé" par rapport à la normale, a indiqué à l'AFP la gérante Babara Laroche.

Les transporteurs et des pétroliers et Transports seront reçus samedi à 11h à Matignon par Manuel Valls, pour de nouveau "faire le point sur la situation de l'approvisionnement en carburants, les actions entreprises et celles planifiées". Parmi ces actions, les agriculteurs ont obtenu une dérogation pour utiliser du fioul domestique dans leurs tracteurs.

Par ailleurs, les dockers bloquaient ce vendredi les accès au port autonome de La Rochelle, sixième port maritime français, tandis que la grève a été reconduite jusqu'à lundi 30 aux terminaux pétroliers du Havre (qui alimentent Orly et Roissy en kérosène), où le gouvernement a imposé un service minimum. La CGT de la raffinerie Total de Donges (Loire-Atlantique) a appelé ce vendredi à une grève illimitée jusqu'au retrait de la loi Travail.

 

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