Loi travail : manifestations des syndicats pour que "ça bouge"

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 12 mars 2016 - 19:28
Image
Loi travail manifestation CFDT
Crédits
©JoelSaget/AFP
Les syndicats ont réunis plusieurs centaines de personnes ce samedi 12 mars place de la République.
©JoelSaget/AFP
Deux jours avant l'annonce des arbitrages par le gouvernement sur la loi travail, les syndicats étaient mobilisés ce samedi dans toute la France pour que "ça bouge". "Le temps de la concertation est passé, c'est le temps des décisions", a prévenu le numéro un de la CFDT Laurent Berger.

"Loi Travail. #Faut que ça bouge": les syndicats "réformistes" ont exigé ce samedi 12 mars une modification du projet de loi El Khomri, lors d'actions à Paris et dans toute la France, deux jours avant l'annonce des arbitrages du gouvernement. "Si le gouvernement ne nous entend pas, nous sommes prêts à lui montrer notre détermination (...) et nous n'aurons pas d'état d'âme à nous mobiliser dans la rue", a prévenu le numéro un de la CFDT Laurent Berger. "Le temps de la concertation est passé, c'est le temps des décisions", a-t-il dit, aux côtés des leaders de l'Unsa, de la CFTC, de la CFE-CGC et de la Fage (étudiants), lors d'un rassemblement de plusieurs centaines de personnes ce samedi après-midi, place de la République, à Paris. "Si nous ne sommes pas entendus, nous utiliserons tous les moyens pour faire plier le gouvernement", a-t-il insisté, sans exclure une mobilisation commune avec les opposants plus radicaux au texte qui prévoient une nouvelle manifestation le 31 mars. "Nous en discuterons en interne".

Pour le secrétaire général de l'Unsa Luc Bérille, "ce texte a un besoin urgent de rééquilibrage en faveur des salariés". Si, lundi 14, il n'y a "que des ajustements à la marge, c'est dans la rue et en masse qu'il nous trouvera". Même avertissement de la part de Carole Couvert, présidente de la CFE-CGC: "Oui, nous allons étudier la manifestation du 31 mars si nous ne sommes pas entendus". "Ce texte est un cadeau aux employeurs. C'est la vieille marotte du patronat, faciliter les licenciements". "Il faut rejeter cette doxa libérale qui veut que pour embaucher plus, il faut licencier plus facilement", a renchéri M. Berger.

Les syndicats réformistes veulent obtenir "une réécriture en profondeur du texte, totalement déséquilibré" selon eux, et jugent des points inacceptables: plafonnement des indemnités prud'homales, nouveaux critères de licenciement économique ou encore augmentation du pouvoir unilatéral de l'employeur en matière d'aménagement du temps de travail. Mais ils ne demandent pas le retrait pur et simple du projet de loi, contrairement aux syndicats de salariés et d'étudiants qui ont mobilisé mercredi 9 plus de 220.000 personnes, selon la police, 500.000, selon les organisateurs. "Le retrait, ce serait le retrait du CPA (compte personnel d'activité) pour lequel nous nous battons depuis des décennies et de davantage de négociations collectives dans l'entreprise", a expliqué Laurent Berger. Le ralliement de la CFDT au projet paraît primordial, mais son secrétaire général a mis les choses au point: "c'est le gouvernement qui porte la loi".

Des rassemblements ou de simples distributions de tracts et explications "pédagogiques" étaient organisés aussi dans une centaine de villes en région. Ils étaient 300 à Rennes, quelques dizaines à Lille, Toulouse ou Bordeaux, une vingtaine à Marseille pour tracter et échanger avec les passants, ont constaté des journalistes de l'AFP. A Rennes, une centaine de jeunes réunis derrière une banderole détournant le sigle de la CFDT avec "C'est Fini De Trahir" ont raillé les militants, en majorité CFDT, mais aussi CFE-CGC et CFTC.

Le Premier ministre réunit, avec la ministre du Travail Myriam El Khomri et le ministre de l'Economie Emmanuel Macron, les partenaires sociaux et les organisations étudiantes Unef et Fage, lundi 10 à 14h30, à Matignon, pour leur dévoiler ses intentions. CFDT Manuel Valls a promis vendredi de "bâtir un compromis dynamique et ambitieux", au terme d'un marathon de consultations. Il entend "corriger, rectifier, changer ce qui doit l'être". Une conférence de presse du trio gouvernemental est prévue à 17H00. Le projet de loi doit être présenté le 24 mars en conseil des ministres. Une nouvelle journée de grèves et de manifestations est fixée au 31 mars, à l'appel de sept syndicats de salariés ( FO, CGT, Solidaires, FSU), d'étudiants (Unef) et de lycéens (Fidl, UNL). Les organisations de jeunes prévoient de défiler le 17 mars.

 

À LIRE AUSSI

Image
Manuel Valls Emmanuel Macron Myriam El Khomri Matignon 11.03.2016
Loi Travail : Valls promet un "compromis" ambitieux, l'Unef et les lycéens mécontents
A l'issue de sa rencontre à Matignon avec les organisations étudiantes et lycéennes, le Premier ministre a promis un "compromis dynamique et ambitieux" sur la loi Trav...
12 mars 2016 - 10:37
Politique
Image
ElKhomri-Ministre-Photo
Pour El Khomri, le projet de loi Travail répond à "l'hyperprécarité" des jeunes
La ministre du Travail Myriam El Khomri a assuré ce vendredi aux Ulis (Essonne) que son projet de loi sur le droit du travail, contesté par les organisations étudiante...
11 mars 2016 - 19:39
Politique
Image
William Martinet, le président de l'Unef.
Loi Travail : mécontente, l'Unef appelle à "amplifier" la contestation
L'Unef est ressortie mécontente ce vendredi de son entretien avec Manuel Valls sur la loi Travail, appelant à poursuivre le mouvement de contestation. La Fage, deuxièm...
11 mars 2016 - 15:08
Politique

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
ARA
Décès de ARA, Alain Renaudin, dessinateur de France-Soir
Il était avant toute chose notre ami… avant même d’être ce joyeux gribouilleur comme je l’appelais, qui avec ce talent magnifique croquait à la demande l’actualité, ou...
07 novembre 2024 - 22:25
Portraits
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.