Marine Le Pen : "le réservoir de migrants est inépuisable"

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 24 septembre 2015 - 12:16
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Marine Le Pen.
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©Robert Pratta/Reuters
"Des centaine de milliers de personnes vont, par opportunité, décider de venir dans l'UE et je suis la seule à le dire", soutient Marine Le Pen.
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Marine Le Pen était ce jeudi matin l'invitée de BFMTV et RMC. Elle est longuement revenue sur la crise migratoire, critiquant sévèrement l'action du gouvernement. Elle a également évoqué le multiculturalisme "élément de déstabilisation de notre société" et la brouille entre Martine Aubry et Emmanuel Macron.

L'Union européenne a prévu de débloquer un milliard d'euros pour les camps de réfugiés au Liban, en Jordanie, en Turquie et des centres en Italie et en Grèce.

"Il y a deux volets. Je suis d'accord pour augmenter l'aide internationale dans les pays limitrophes de la Syrie qui avait baissé de manière considérable. J'aurais aimé qu'on le fasse aussi en Syrie où elle est quasi-inexistante".

"Il ne faut pas en même temps lancer le signal qu'on accueillera des migrants car alors cette politique sera inefficace".

 

La Hongrie autorise les tirs non-mortels sur les migrants à sa frontière

"La Hongrie s'est retrouvée obligée de prendre cette décision car la frontière a été attaquée violement par les migrants. A ceux qui pensent que ces gigantesques flux de migrants se dérouleront de manière pacifique, ça se passe pacifiquement jusqu'à ce qu'ils se retrouvent devant des barrières".

"M. Orban (le Premier ministre Hongrois, NDLR) est le seul à appliquer véritablement Schengen. Schengen prévoit de protéger les frontières extérieures de l'UE et il est le seul à le faire".

"Le réservoir (de migrants) est inépuisable, ce n'est que le début, qu'ils soient Syriens ou pas, réfugiés politiques ou pas, une grande majorité ne le sont pas".

 

L'immigration en France et en Europe

"Nous sommes dans une politique d'opportunité. Quand les gens pensent que c'est l'occasion d'accéder aux pays de l'UE, cela crée un appel d'air".

"Le père du petit Aylan (l'enfant dont la photo du corps a choqué l'Europe, NDLR) vivait dans un camp humanitaire, en sécurité depuis 3 ans. Il a pris le risque de traverser avec sa famille parce qu'il a entendu l'appel d'air".

"Des centaine de milliers de personnes vont, par opportunité, décider de venir dans l'UE et je suis la seule à le dire. La classe politique actuelle demande: +vous voulez plus, beaucoup plus, ou énormément plus de migrants+"?

"L'année dernière l'Europe a reçu 230.000 migrants. On est cette année à 500.000 dès septembre et un million de prévus à la fin de l'année. On multiplie de un à quatre, donc l'année prochaine on peut envisager quatre millions. On fait comment"?

"Nicolas Sarkozy dénonce les quotas. Un certain nombre d'électeurs doivent se sentir trahis. Tous les UMP (Les Républicains, NDLR) ont voté les quotas (au parlement européen) à une exception près. Ce double langage est inacceptable".

"Nicolas Sarkozy propose de les accueillir jusqu'à ce que la guerre qu'il a générée soit terminée, c'est un comportement d'une grave irresponsabilité".

"Sur les images des trains (de migrants), il y avait 90% d'hommes. Les instituts internationaux disent 75% d'hommes, je dis qu'il s'agit de migrants économiques. Quand on fuit la guerre on ne laisse pas ses filles, sa mère sa femme".

"Nous sommes le seul mouvement politique à avoir annoncé tout cela. (...) On m'a accusée d'être dans l'excès".

"Il faut fermer les frontières, lancer le signal que nous ne les accueillerons pas et aider à la mise en œuvre des camps humanitaires (...) ou nous seront submergés et les belles âmes seront planquées sous les tables. Qui appellera-t-on à ce moment à votre avis"?

 

Elle reste opposée à une intervention au sol en Syrie

"Là aussi nous l'avion annoncé. Au début de la guerre en Syrie, il fallait qu'on puisse effectuer des frappes (...) et on nous a dit que nous étions les amis des dictateurs. Et c'est exactement ce qu'on va faire. Encore trop tard. Les gens qui nous gouvernent sont des irresponsables et nous vivons les conséquences de leur lâcheté".

 

Le livre Le camp des saints  de Jean Raspail dont-elle recommande la lecture mentionne "l’incompatibilité des races lorsqu’elles se partagent un même milieu ambiant".

"C'est un livre de fiction et je ne voudrais pas qu'il devienne un livre d'anticipation. Je n'ai pas de vision raciale, j'ai une vision nationale. Je suis sûre que le multiculturalisme ne marche pas. C'est le multi-conflits. L'imposer est un élément de déstabilisation de nos sociétés".

"Les cultures finissent par s'affronter. Nous avons un pays, une culture. Nous pouvons accueillir des personnes sous certaines conditions (...) mais ces personnes doivent se fondre dans notre culture".

 

Un photomontage relayé par une élue FN montre des femmes voilées faire la queue devant la CAF. Une photo prise en réalité au Royaume-Uni

"On sait très bien que dans la précipitation sur Internet on ne vérifie pas toujours les sources. Elle aurait dû le faire mais l'erreur est humaine".

"Tous les jours je reçois des photos de femmes intégralement voilées et vous savez pertinemment que le gouvernement demande aux policiers de ne pas faire appliquer la loi. Voilà où nous en sommes".

 

Emmanuel Macron et Martine Aubry

"Mme Aubry est en train de pointer du doigt le futur bouc émissaire de la fessée électorale monumentale que va prendre le PS . N'a-t-elle pas soutenu la motion de Christophe Cambadélis? C'est une classe politique cynique, hypocrite qui essaye d'échapper à sa propre responsabilité".

 

Le statut des fonctionnaires

"Je pense que c'est un faux débat parce que le problème est celui du chômage. Bien sûr la tentation est de précariser tout le monde. Il y a trop de fonctionnaires territoriaux, je pense que si j'étais présidente, je rationaliserais le fonctionnement par l'intermédiaire des départs à la retraite. (...) Il manque des médecins, des policiers, des douaniers".

 

La rumeur d'une rencontre avec Jean-Marie Le Pen où elle lui aurait proposé de rester président d'honneur du FN s'il quittait le bureau exécutif.

"Je ne suis pas à confesse. Des choses relèvent de la vie privée. Les adhérents du FN ont voté à 94 %, ils ne souhaitent plus que Jean-Marie Le Pen soit président d'honneur. Je ferai respecter leur volonté".  

 

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