Mossoul : les forces alliées progressent vers la ville tenue par les djihadistes de l'Etat islamique
La bataille la plus importante contre l'Etat islamique (EI) en Irak a débuté lundi 17 dans le fracas des frappes aériennes et des tirs d'artillerie et le bruit assourdissant des chars d'assaut montant en première ligne.
Les dizaines de milliers de combattants de l'armée régulière irakienne et des milices chiites mobilisés pour reprendre Mossoul, deuxième plus grande ville d'Irak, gagnaient du terrain ce mardi 17 au deuxième jour de cette offensive d'une ampleur sans précédent. L'objectif affiché par l'état-major de Bagdad est d'avancer "de cinq kilomètres par jours" en tenant de la résistance des djihadistes qui multiplient les attaques-suicides pour ralentir la poussée irakienne. Les colonnes blindées sont lancées contre Al Choura, un village à 45km au sud de Mossoul.
Au nord-est, les peshmergas du gouvernement autonome kurde d'Irak, au nombre de 4.000 avancent, vers Qaradosh et Bartella, appuyés par les tirs de leur artillerie postée sur le mont Zardak. Ces deux communes font partie des derniers gros obstacles urbains à faire tomber avant de pouvoir préparer l’assaut final sur Mossoul. Plus d'une quinzaine de frappes aériennes de la coalition internationale contre Daech sont tombées sur des positions djihadistes, couvrant l'avancée des soldats kurdes.
Au total, cinquante-deux cibles ont été détruites sur l'ensemble des fronts par les avions de la coalition au premier jour de l'offensive, selon un bilan donné par celle-ci.
Les tribus sunnites de la région sont également engagées dans les combats avec le soutien de la Turquie, qui a placé à leur tête l'ancien gouverneur de la ville de Mossoul, Athil Al-Nujaïfi, bien décidé à reprendre "sa" ville. Ankara, dont les forces sont présentes depuis plusieurs mois dans le pays, a d'ailleurs annoncé lundi avoir participé aux opérations aériennes.
En face, les quelques 4.000 à 5.000 combattants djihadistes, lourdement armées et retranchés dans la ville, résistent pied à pied face aux forces coalisées. Outre les attaques suicides, ils ripostent par le biais de leur artillerie. Les djihadistes ont également piégé toutes les localités qu'ils ont abandonné afin de ralentir la progression des combattants adverses. A noter que plusieurs puits de pétrole ont également été enflammés, dégageant une importante fumée, pouvant gêner les observateurs d'artillerie et les pilotes d'avions de chasse.
Quelque 1,5 million de personnes vivent encore à Mossoul et pourraient se retrouver piégées par les violents combats ou être utilisées comme boucliers humains par les djihadistes comme ils l'ont fait dans d'autres villes qu'ils ont récemment perdu en Irak ces derniers mois. Les organisations humanitaires craignent que plus de 200.000 personnes tentent de fuir la ville lors des premiers jours des combats, un nombre au-delà de toute capacité de prise en charge.
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