Nice : la policière municipale, Sandra Bertin saisit la justice, Bernard Cazeneuve aussi

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 26 juillet 2016 - 09:51
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Bernard Cazeneuve sérieux mains jointes
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©Philippe Wojazer/Reuters
La justice était saisie par le ministre de l'Intérieur et par la policière municipale qui le met en cause.
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François Hollande et Manuel Valls sont montés au créneau lundi pour défendre Bernard Cazeneuve, accusé de travestir la vérité sur la sécurité le soir de l'attentat à Nice, pendant que la justice était saisie par le ministre de l'Intérieur et par la policière municipale qui le met en cause.

C'est la justice" qui doit établir la vérité et "personne d'autre", a déclaré le chef de l'Etat lors d'une visite à Vincennes auprès de militaires de l'opération antiterroriste Sentinelle. Sandra Bertin, chef du service pilotant la vidéosurveillance à Nice, a relancé la polémique dimanche en affirmant, dans un entretien au JDD, avoir subi des pressions de la place Beauvau pour modifier son rapport sur le dispositif de sécurité le soir du 14 juillet.

84 personnes avaient alors été tuées et plus de 300 blessées par Mohamed Lahouaiej Boulhel, qui avait foncé avec son camion dans la foule sur la Promenade des Anglais. L'avocat de la policière, Me Adrien Verrier, a annoncé avoir déposé un signalement auprès du procureur de la République de Nice.

Sa cliente accuse notamment un "commissaire de police", envoyé selon elle par le ministère de l'Intérieur, et une autre personne ayant dit au téléphone, selon Sandra Bertin, faire partie du cabinet ministériel, de lui avoir demandé "de faire apparaître sur certains endroits des positions de la police nationale" et de rédiger un rapport "modifiable".

De son côté, Bernard Cazeneuve portait plainte contre la policière pour diffamation envers la police nationale et envers lui-même. Les propos de Sandra Bertin, selon le ministre, qui avait annoncé dès dimanche soir son intention de porter plainte, portent en effet atteinte à leur "honneur" et à leur "considération".

Selon une source policière, qui a confirmé à l'AFP une information d'Europe 1, la policière aurait en réalité parlé à une commissaire de la direction centrale de la sécurité publique, "pour une remontée d'information habituelle", et non à un membre du cabinet de Bernard Cazeneuve.

Si la personne "au bout du fil était effectivement une commissaire de police d'un état-major qui n'appartenait pas au cabinet, ça voudrait dire que cette personne a (...) menti sur sa qualité", a commenté Me Verrier. "On ne vous a jamais dit que cette personne appartenait au cabinet du ministère, mais qu'elle s'était présentée" ainsi, a-t-il insisté.

La policière municipale, une jeune femme employée par la Ville de Nice, affichait par ailleurs ouvertement son soutien à l'ex-maire de Nice et actuel président LR de la région PACA, Christian Estrosi, sur des comptes Twitter et Facebook supprimés dans la nuit de dimanche à lundi.

"Je ne suis encartée ni chez les Républicains ni dans aucun parti" et "nous ne sommes pas proches" avec Christian Estrosi, affirme la policière, dans un entretien dans le Parisien, mardi. A-t-elle agi sur commande ? "Non", répond au quotidien Sandra Bertin avant d'ajouter: "quel intérêt j'aurais à inventer cela ?".

Cazeneuve est "un homme intègre, un homme d'Etat, un ministre de l'Intérieur formidable", a défendu Manuel Valls, dénonçant une "polémique politique qui vise à déstabiliser le gouvernement".

M. Valls a de nouveau attaqué Christian Estrosi qui, dès le soir de l'attentat, avait dénoncé l'insuffisance des moyens de police nationale. "On doit être digne des conditions d'une élection", a lancé le Premier ministre à l'adresse de M. Estrosi, élu aux régionales de décembre face à Marion Maréchal-Le Pen (FN) avec des voix de gauche.

Christian Estrosi, premier adjoint à la sécurité de Nice, s'est défendu des accusations d'"instrumentalisation" de la policière municipale, accusant le gouvernement de raconter "mensonge sur mensonge". L'exécutif a promis pour cette semaine un rapport de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), la "police des polices", sur le dispositif en place le soir de l'attentat.

Le rapport de trois pages de Mme Bertin affirme que le camion du djihadiste est monté sur le trottoir avant le périmètre piéton, sans "aucune présence policière". Un rapport de la police nationale assure à l'inverse qu'il a voulu éviter un "barrage" de policiers nationaux.

Trois Niçois ont par ailleurs reçu la médaille de la Ville de Nice pour avoir tenté d'arrêter le camion de Lahouaiej Boulhel.

 

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