Nicolas Sarkozy dénonce les décisions "démagogiques et scandaleuses" de François Hollande

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 04 novembre 2015 - 10:02
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Nicolas Sarkozy en meeting à Tourcoing le 29 janvier 2015.
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©Stephane Vansteenkiste/Sipa
"Si on doit faire de la politique pour être aimé, il faut changer de métier", juge Nicolas Sarkozy.
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Après sa charge contre François Hollande et le gouvernement dans "Le Parisien", Nicolas Sarkozy était l'invité de RTL ce mercredi matin. Il est revenu sur ses derniers propos et propositions en matière de justice et de sécurité ainsi que sur l'affaire Air Cocaïne.

La réaction de Manuel Valls à ses déclarations sur l'absence d'autorité de l'Etat

"Monsieur Valls a le droit de dire ce qu'il veut, je n'ai pas l'intention d'intervenir pour savoir ce qu'il doit dire ou pas. La question c'est est ce qu'il pense que l'autorité de l'Etat (existe)".

"Il ne s'agit pas de débattre de ce que dit Monsieur Valls ou Monsieur Sarkozy, mais de trouver une solution à l'explosion de l'insécurité. L'Etat n'est plus respecté, d'Air France à Notre-Dame-des-Landes".

Lui-même a connu à l'Intérieur et à l'Elysée des "montées d'adrénaline" en France

"Quand il y a une montée d'adrénaline, on essaye de débattre pour voir s'il y a une solution aux problèmes des Français qui ont peur quand ils prennent le train ou dans le métro".

"L'Observatoire national de la délinquance, ce ne sont pas mes chiffres, nous dit que depuis trois ans tous les agrégats sur la violence et les vols explosent (propos démentis par Bernard Cazeneuve quelques minutes plus tard, NDLR). C'est un document incontestable publié par les services du gouvernement. Sous mon quinquennat, bien sûr il y avait des problèmes, mais tous les agrégats ont reculé".

 

Ses propositions sur les missions des forces de l'ordre

"La première conviction qui est la mienne est qu'il faut recentrer le travail de la police et de la gendarmerie sur leurs missions essentielles. Elles sont l'ordre public -que quand vous sortez dans la rue vous n'ayez pas peur-, les renseignements et l'investigation pour retrouver les auteurs de crimes et délits".

"Policiers et gendarmes sont embarrassés de quantités de mission qui pourraient être faites par d'autres. Je pense à la police municipale qui s'occupe des procurations (lors des élections, NDLR). Sur les autoroutes, il y a des radars embarqués, des machines dans des voitures banalisées qui enregistrent automatiquement les excès de vitesse avec un policier qui conduit et un autre à côté. A quoi servent-ils?"

"Les contractuelles dressent des contraventions et ne sont pas des agents de l'Etat".

 

L'exécution des peines

"Sur l'application des peines, le problème existait aussi à mon époque. Ce que nous essayons de faire chez Les Républicains c'est de trouver des solutions. Pas moins de 100.000 peines prononcées chaque années ne sont pas appliquées. Où est l'autorité de l'Etat? Je souhaite que l'aménagement de peine ne soit autorisé que pour les peines de six mois ou moins au lieu d'un an aujourd'hui".

"Toute personne parti faire le djihad (...), à la minute où elle rentre en France, si elle est étrangère ou de double nationalité, on ne la laisse pas rentrer".

 

Combien de places de prison pour pouvoir faire cela?

"Il faudrait 80.000 places, nous en avons 60.000. C'est trois milliards d'euros (d'investissements à faire). La décision démagogique et scandaleuse de François Hollande de fermer la centrale de Fessenheim pour faire un clin d'œil ouvert a coûté quatre milliards d'euros. Monsieur Hollande serait bien inspiré d'utiliser cet argent pour créer des places de prison".

"La France avait donné sa parole de vendre les deux navires Mistral à la Russie. La décision démagogique de François Hollande a coûté directement aux Français un milliard d'euros et indirectement deux milliards. Les sanctions européennes excluaient le problème des Mistral. En deux minutes je vous ai trouvé deux sources d'économies majeures".

"On vient nous dire que c'est le nombre de délinquants qui doit s'adapter aux places de prison, je pense moi que c'est aux places de prison de s'adapter au nombre de délinquants. C'est un mensonge de dire que la politique pénale en France c'est le tout carcéral, il y a 57.000 détenus en France, 77.000 en Allemagne, 90.000 en Grande-Bretagne".

"Il y a une politique pénale de Madame Taubira que je combats qui est fixée sur le laxisme et la démission de l'Etat".

 

Le dialogue social et les syndicats

"Je pense que le lieu adéquat pour la négociation c'est l'entreprise. Tous ces sommets confédéraux ou chacun prend des postures ne servent à rien. Il faut revenir à la base de la pyramide pour que chacun puisse donner son opinion. Je crois en l'efficacité des syndicats mais la majorité des représentants sont nommés, je veux qu'ils soient élus. Le comportement de ces centrales pendant la dernière guerre a été remarquable et donc on leur a confié la représentativité, 70 ans plus tard je ne pense pas (que ce soit toujours valable)".

"Je ne vois pas au nom de quoi on empêcherait quelqu'un de travailler le dimanche ou de travailler plus pour gagner plus".

 

François Fillon le décrit dans son livre comme un homme "vulnérable aux humeurs de l'opinion" à qui il "répugnait de ne pas être aimé".

"Si on doit faire de la politique pour être aimé, il faut changer de métier. Vulnérable? Je ne me présente pas comme un bloc d'acier sans sentiment, il en faut sinon on est un monstre".

 

Les causes de sa défaite de 2012

"J'ai beaucoup réfléchi et travaillé à tout ça. On oublie qu'en 2008 , le monde s'est écroulé, il y a eu une crise économique stratosphérique comme le monde n'en avait pas connu depuis 1929. Pas un Français n'a perdu un sous d'économies en 2013".

"C'était le troisième mandat de la droite, deux de Jacques Chirac, un de Nicolas Sarkozy, 17 ans avec une droite au pouvoir".

"Sans doute que j'ai commis bien des erreurs qui m'ont amené un score de 48,5%. Quand j'ai appelé François Hollande pour le féliciter, il était étonné de son score".

 

Air Cocaïne, Manuel Valls soutient que le gouvernement ignorait qu'il était surveillé

"J'ai découvert que j'avais été géolocalisé -pourquoi se donner tant de mal, je suis suivi en permanence par des journalistes- que mes téléphones avaient été écoutés, mes factures étudiées,  qu'on comparait les téléphones que j'appelais avec ceux appelés par des trafiquants de drogue. Je me rappelle de Manuel Valls dire avec raison sur les "fiches S" qu'il n'y a pas les moyens de surveiller tout le monde. Peut être pourrait-on réallouer les moyens considérables utilisés pour me surveiller (...) comme si je représentais un danger pour la République".

"Le rapport a dû arriver sur le bureau de la garde des Sceaux. Qui peut en douter"?

 

Un débat avec Manuel Valls

"Pourquoi pas? Il faudrait voir le moment. Le débat en démocratie c'est toujours nécessaire".

 

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