Pour Nicolas Sarkozy, l'exécutif fait preuve de "lâcheté"
Nicolas Sarkozy, président du parti Les Républicains, dénonce "la pagaille" en France, "la faiblesse, la lâcheté, la perte totale d'autorité" de l'exécutif, dans une interview à Valeurs actuelles, à paraître jeudi 2. A propos de la loi El Khomri, "François Hollande a tout faux depuis le début. Il n’aurait tout d’abord jamais dû utiliser le 49-3, qui était une erreur majeure. Le passage en force, c’est l’absence de débat (...) Si vous n’acceptez pas le débat des idées au Parlement, il se passe dans la rue". "Ce texte est infiniment trop faible pour résoudre les problèmes, mais suffisamment urticant pour susciter des passions à gauche. Le gouvernement a fait preuve de faiblesse face à la rue. Ce que l’on voit aujourd’hui, c’est la chienlit".
"Des gens debout la nuit, des +zadistes+ à Nantes qui s’opposent à un aéroport qu’une centaine de décisions de justice ont validé, un mouvement écologiste archaïque qui demande l’arrêt du nucléaire, une CGT dans la surenchère, tout cela conduit à l’anarchie", affirme-t-il. "A quoi s’ajoute le résultat de la politique pénale du gouvernement: trois personnes accusées de tentative d’homicide sur des agents de la force publique ont été relâchées et sont donc non incarcérées! La pagaille, la faiblesse, la lâcheté, la perte totale d’autorité: voilà le spectacle auquel nous assistons", ajoute-t-il.
Selon lui, "François Hollande et Manuel Valls sont piégés car ils n’ont jamais parlé de cette réforme du travail durant la campagne de 2012, et n’ont donc pas de mandat pour faire adopter ce texte". "Quand on sème le mensonge, on récolte la tempête". "Au mensonge s'ajoute désormais le cynisme", comme le "montre" à ses yeux "le plan concocté par François Hollande (...) consistant à vouloir sauver la loi El Khomri en marchandant sur d’autres fronts des compensations avec les syndicats".
Réagissant au "ça va mieux" de M. Hollande, l'ex-chef de l'Etat "se demande, en constatant à quel point il est coupé de toute réalité, si le président de la République vit dans le même monde que les Français". Pour éviter ce type de crise, il estime pour sa part qu'il faut "tout d'abord rendre les organisateurs de manifestations responsables civilement des dommages commis pendant ces événements". Il demanderait également "le mandat de dépôt immédiat et une peine plancher de prison incompressible en cas d’atteinte à l’intégrité physique d’un dépositaire de l’autorité publique". "Concernant les dépôts de carburant et les raffineries, le gouvernement doit systématiquement recourir à la réquisition du personnel en grève"...
Enfin, M. Sarkozy affirme que "oui", il a pris une décision sur une éventuelle candidature à la primaire "mais ce n'est pas encore le moment de (s')exprimer sur le sujet" alors que, selon les statuts de son parti, il devra alors en quitter la présidence. "C’est la pagaille dans la rue et l’opposition devrait ne plus avoir de chef? Je m’y refuse. Je n’en ai pas le droit", affirme-t-il.
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