Présidentielle 2017 : Hollande et Valls à la croisée des chemins

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 24 novembre 2016 - 20:34
Image
François Hollande et Manuel Valls à l'Elysée.
Crédits
©Gonzalo Fuentes/Reuters
Manuel Valls serait prêt à annoncer sa candidature, mais reste lié au choix que fera François Hollande.
©Gonzalo Fuentes/Reuters
Les tensions entre Manuel Valls et François Hollande apparaissent de plus en plus évidente à mesure que la présidentielle approche. Le Premier ministre semble en effet afficher ses ambitions, mais ne pourra probablement se déclarer que si François Hollande renonce à se présenter.

Avec la fin de la primaire de la droite, la guerre froide qui oppose en coulisses François Hollande et Manuel Valls autour de la candidature socialiste en 2017 arrive dans sa phase décisive, à moins de trois semaines de la décision du président sortant.

"Il faut que ça aille mieux": en six mots dans Libération, passés sous les fourches caudines des relectures ministérielles, Stéphane Le Foll a confirmé pour la première fois publiquement mardi 22 que les relations entre le président et le Premier ministre étaient pour le moins tendues.

Entre rumeurs d'appel contre François Hollande ou pour Manuel Valls, guerre d'influence au Parlement, petites phrases assassines des entourages, la tension a atteint ces dernières semaines son paroxysme.

"Les hollandais portent désormais une kalachnikov en bandoulière", lâche un vallsiste du premier cercle. Manuel Valls, qui développe depuis plusieurs semaines ce qui ressemble de plus en plus à un programme présidentiel, y a ajouté mercredi soir un chapitre en précisant dans une tribune aux Échos sa vision d'une "mondialisation au service des peuples".

"Valls a totalement envie d'y aller. Il est totalement lié à la décision du président. Ça doit être terrible pour lui, c'est tout ce qu'il déteste", résume un ministre non aligné. "Coincé entre Macron et Hollande, comme un lion dans la cage, il est fou de ne pouvoir rien faire", glisse un autre.

Le Premier ministre essaie de mettre une pression maximale: "Si le président pense que de toute façon il est candidat, que je serai derrière lui, que j'irai coller des affiches, parler dans le train, faire des déambulations, là c'est non. Je me poserai la question de ce que je devrai faire", a-t-il confié cette semaine à des proches.

Dans une majorité déboussolée par l'effet désastreux des confidences de François Hollande dans Un président ne devrait pas dire ça..., des proches de M. Valls ne cachent plus leur mission "stop Hollande", entamée plus discrètement il y a quelques semaines.

"Nous sommes nombreux à poursuivre le même objectif, avec détermination, avec sérieux : faire en sorte que François Hollande renonce à être candidat à sa propre succession", a ainsi asséné dans Le Figaro jeudi Malek Boutih, député de l'Essonne, il est vrai coutumier de sorties acerbes contre Hollande. De leur côté, les proches du président voient la victoire probable de François Fillon à droite comme une opportunité, face à une "droite dure" qui se revendique de Margaret Thatcher.

Trois étapes en cette fin de semaine devraient peser sur le bras de fer Hollande-Valls: d'abord les chiffres du chômage d'octobre de ce jeudi soir, en baisse de 0,3% (catégorie A), ce qui conforte l'idée d'une potentielle candidature de François Hollande.

Puis, samedi, la stratégie des radicaux de gauche pour la présidentielle ainsi qu'une réunion autour de Martine Aubry samedi à Bondy (Seine-Saint-Denis). Christiane Taubira - dont certains à gauche rêvent qu'elle soit candidate si François Hollande renonce - Claude Bartolone, le "frondeur" Christian Paul mais aussi le communiste Olivier Dartigolles ou l'écologiste Pascal Durand seront de la partie.

"Ce sera une réunion contre Manuel Valls", s'inquiète un des lieutenants. Malgré ses appels au rassemblement et un notable coup de barre à gauche ces dernières semaines, le Premier ministre garde un bon contingent d'adversaires dans son camp. Mais le député aubryste Jean-Marc Germain l'assure : la réunion de samedi ça ne sera "certainement pas" le tout sauf Valls.

"On est suffisamment faible pour ne pas être dans l'empêchement de tel ou tel. On est dans une démarche d'affirmation, pas dans l'empêchement. On peut être dans le débat sans se jeter des roses à la tête. Il faut arrêter de se dire que notre principal adversaire est dans notre camp", jure-t-il.

Alors que Manuel Valls avance ses pions sur le volet programmatique, celui préparé par le commando de campagne de François Hollande - Guillaume Bachelay, Vincent Feltesse, Julien Dray - reste bien gardé dans les murs de l’Élysée. "On nous dit qu'ils bossent, mais il n'y a rien qui sort !", s'alarme le même ministre: "s'ils travaillaient, ça se verrait".

 

À LIRE AUSSI

Image
Manuel Valls.
Présidentielle 2017 : pour Manuel Valls, il est "possible" que Marine Le Pen gagne
Interrogé ce jeudi lors d'un forum économique à Berlin sur l'éventualité d'une victoire de Marine Le Pen à l'élection présidentielle française, Manuel Valls a répondu ...
17 novembre 2016 - 13:42
Politique
Image
François Hollande.
Présidentielle 2017 : Hollande face à la surprise Fillon
Au lendemain du premier tour de la primaire de droite, largement remporté par François Fillon, François Hollande voit surgir le défi inattendu d'un affrontement avec l...
21 novembre 2016 - 15:30
Politique

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
ARA
Décès de ARA, Alain Renaudin, dessinateur de France-Soir
Il était avant toute chose notre ami… avant même d’être ce joyeux gribouilleur comme je l’appelais, qui avec ce talent magnifique croquait à la demande l’actualité, ou...
07 novembre 2024 - 22:25
Portraits
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.