Prières de rue musulmanes et Occupation : verdict pour Le Pen
Marine Le Pen va être fixée sur son sort. Le tribunal correctionnel de Lyon doit rendre ce mardi 15 son verdict à l'encontre de la présidente du Front national, jugée pour "incitation à la haine raciale". Fin 2010, elle avait comparé les prières de rue pratiquées par certains fidèles musulmans à l'Occupation allemande pendant la Seconde Guerre mondiale.
L'affaire a été portée devant la justice par quatre associations qui se sont portées parties civiles, la Licra, le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF), le Mrap et la Ligue judiciaire de défense des musulmans. Lors de l'audience du 20 octobre dernier, Marine Le Pen n'était pas présente et était représentée par son avocat, maître David Dassa Le Deist.
Celui-ci a confirmé que la chef de file frontiste ne devrait, cette fois encore, pas se déplacer au tribunal: "je serai présent et on attend la décision très sereinement", a déclaré ce dernier.
Lors de son réquisitoire, fin octobre, le procureur Bernard Reynaud avait estimé que "Madame Le Pen, en dénonçant ces prières dans l'espace public, imputables non à l'ensemble de la communauté musulmane mais à une minorité, n'a fait qu'exercer sa liberté d'expression". Le magistrat avait ainsi requis la relaxe alors que la peine maximum prévue pour incitation à la haine raciale est d'un an de prison et 45.000 euros d'amende.
"Je suis désolée mais, pour ceux qui aiment beaucoup parler de la Seconde Guerre mondiale, s'il s'agit de parler d'Occupation, on pourrait en parler, pour le coup, parce que ça c'est une occupation du territoire", avait-ainsi déclaré la fille de Jean-Marie Le Pen en décembre 2010 à propos des prières de rue pratiquées par certains fidèles musulmans. Alors en campagne pour la présidence du FN, face aux militants frontistes rassemblés au pavillon du parc de la Tête d'Or de Lyon, elle avait ajouté: "c'est une occupation de pans du territoire, des quartiers, dans lesquels la loi religieuse s'applique, c'est une occupation. Certes, il n'y a pas de blindés, pas de soldats, mais c'est une occupation tout de même et elle pèse sur les habitants".
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