PS : un congrès sans (réel) enjeu s'ouvre ce vendredi à Poitiers
Fini les divisions, l'unité –même si elle doit être de façade– doit s'afficher. Le 77e congrès du Parti socialiste depuis celui de création de la SFIO en 1905 s'ouvre ce vendredi à Poitiers (Vienne). Pour autant, loin des batailles de la plupart des précédentes éditions, celui-ci, du 5 au 7 juin, s'annonce relativement dépourvu d'intérêt.
Les militants ont ainsi déjà voté, le 21 mai, sur les motions, et, le 28, pour le Premier secrétaire. Avec 60% des suffrages recueillis par son texte soutenu par François Hollande, Manuel Valls, la quasi-totalité du gouvernement et même Martine Aubry, Jean-Christophe Cambadélis a ainsi eu une voie royale pour être adoubé, la semaine suivante, Premier secrétaire du parti par les militants (70% des votes). Après avoir été désigné par les instances du parti pour succéder à Harlem Désir, en juin 2014, il est désormais légitimé par le suffrage des adhérents. Aucun suspense de ce côté-là, donc.
Même chose en ce qui concerne le traditionnel texte synthèse, autrefois sujets d'intenses tractations en coulisses, mais qui a été supprimé des statuts en 2012. Exit donc les négociations jusque tard dans la nuit débouchant sur des alliances parfois étonnantes. Là encore, rien de bien exaltant.
Seuls quelques discours, comme celui de Manuel Valls samedi ou celui de Jean-Christophe Cambadélis dimanche, voire de Martine Aubry si elle décide de prendre la parole, devraient apporter un peu de couleur à cette grand-messe socialiste qui s'annonce d'un rose un peu pâle.
Courants alternatifs
Un enjeu pourtant est réel: la composition du bureau national, l'instance politique du parti, où il est vital d'être représenté pour les courants. Le sujet est toutefois très technique car, attribués selon les résultats des différents textes, ce n'est pas la répartition des 54 sièges entre les différentes motions qui importe mais plutôt leur distribution au sein même desdits courants. Ce sera par exemple un test d'habilité politique pour Jean-Christophe Cambadélis qui devra prendre soin de faire de la place à l'ensemble de ses soutiens, qu'ils soient hollandais, vallsistes, aubrystes… Le tout en tenant compte de leur poids et en essayant de ne froisser personne.
Au final, le principal écueil que devra éviter Jean-Christophe Cambadélis sera que ce congrès apparaisse que comme une validation administrative du vote des adhérents. Ce serait le pire alors que beaucoup définissent déjà le PS comme une coquille vide, incapable de jouer son rôle d'incubateur d'idées ou de peser sur la politique de François Hollande et de Manuel Valls. Ne pas apparaître comme le parti godillot du couple exécutif tout en faisant taire les frondeurs, voilà le vrai défi.
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