Sécurité des écoles : le gouvernement fait le point avant la rentrée
A quelques jours de la rentrée, le gouvernement détaille ce mercredi 24 les mesures de sécurité pour les écoles afin de rassurer parents, élèves et enseignants, dont des représentants appellent à ne pas tomber dans la psychose malgré la menace terroriste.
Les ministres de l'Education Najat Vallaud-Belkacem, de l'Intérieur Bernard Cazeneuve et de l'Agriculture Stéphane Le Foll -dont dépendent les lycées agricoles- feront le point sur ces mesures concernant les 64.000 établissements scolaires du pays, à l'approche de la rentrée le 1er septembre.
Beaucoup ont déjà été annoncées. Pendant l'été, une circulaire datée du 29 juillet adressée aux préfets et aux recteurs énumérait plusieurs dispositions, qui s'ajoutaient à de précédents textes publiés après les attentats du 13 novembre.
Dans cette circulaire, les ministres de l'Education et de l'Intérieur qualifient de "priorité absolue" la sécurité des établissements scolaires. "Les récents attentats et le contexte de menace terroriste imposent une vigilance renforcée et nécessitent d'assurer sur l'ensemble du territoire la mise en œuvre effective des mesures particulières de sécurité".
Les enseignants font partie des nombreuses cibles citées par le groupe Etat islamique (EI). Dans un numéro de novembre 2015, Dar-al-Islam, la revue francophone de propagande de l'EI, appelait à "combattre" et "tuer" les fonctionnaires de l'Education nationale, "des ennemis d'Allah" qui "enseignent la laïcité" et sont "en guerre ouverte contre la famille musulmane". Une école a déjà été la cible d'un attentat en France: en mars 2012, Mohamed Merah avait abattu, au nom du jihad, un enseignant et trois enfants d'une école juive à Toulouse, devant l'établissement puis dans la cour.
"Il faut trouver le juste équilibre et ne tomber ni dans le déni ni dans la psychose", explique à l'AFP Francette Popineau, la nouvelle co-secrétaire générale du premier syndicat des enseignants du primaire, le SNUipp. "Il faut rassurer la communauté éducative, mais ne pas mettre l'accent uniquement là-dessus". Et elle souligne que la surveillance aux abords de l'école est "absolument impossible" si elle doit être assurée par le personnel de l'établissement.
Quant à Philippe Tournier, à la tête du principal syndicat des personnels de direction, il rappelle que les écoles, collèges et lycées ne disposent d'aucun personnel de sécurité, "alors que la moindre boutique de T-shirts a un vigile qui fouille les sacs à l'entrée".
Enfin, Valérie Marty, présidente de la Peep, une des fédérations de parents d'élèves, en appelle au "bon sens". "En maternelle par exemple, les parents sont en général très vite identifiés par le personnel de l'école, c'est assez simple de pouvoir contrôler les entrées".
Elle demande de ne pas interdire l'accompagnement des tout petits par leurs parents en petite section, comme certains directeurs l'avaient fait l'an passé.
Parmi les principales mesures de sécurité annoncées cet été figure l'organisation obligatoire de trois exercices de sécurité au sein des établissements (contre deux jusqu'à présent), dont un simulant un attentat avec intrusion.
Les autorités académiques doivent veiller à la mise à jour des répertoires téléphoniques des chefs d'établissement et des inspecteurs afin que toute alerte puisse être rapidement transmise. L'envoi d'une alerte par SMS sera testé la veille de la rentrée.
"Une attention particulière sera portée aux abords" des écoles pour "renforcer la surveillance sur la voie publique" et "éviter tout attroupement préjudiciable à la sécurité des élèves", ajoutait le texte, répétant les consignes données fin 2015. Il est demandé aux directeurs d'école de tenir des réunions de rentrée avec les parents d'élèves pour leur exposer les mesures de sécurité prises Il s'agit également d'"améliorer les capacités de résilience de la communauté scolaire, c'est-à-dire la capacité à ne pas se laisser surprendre et à avoir les bonnes réactions".
Côté élèves, le texte évoque "une sensibilisation aux gestes qui sauvent" des collégiens en classe de troisième, et la formation au brevet de secouriste "de tous les élèves délégués". Il est aussi demandé aux directeurs d'école de tenir "des réunions de rentrée avec les parents d'élèves pour leur exposer les mesures de sécurité prises", et, dans les collèges et lycées, d'informer élèves et parents "dès la rentrée".
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