UMP : avec 115 membres, le nouveau bureau politique va presque doubler

Il s'agissait de faire de la place à tout le monde. Les dirigeants de l'UMP ont adopté à l'unanimité mardi 19 le nouveau bureau politique, qui sera celui de la nouvelle formation voulue par Nicolas Sarkozy. Avec 115 membres, ce "BP", sorte de gouvernement du parti, va presque doubler ses effectifs.

Un total de 115 membres, contre 61 auparavant: le nouveau bureau pourrait faire figure d'armée mexicaine. L'objectif, assumé par Nicolas Sarkozy, était ainsi de faire de la place à tout le monde, anciens, nouveaux et proches de tous les ténors du parti, sans oublier ses propres lieutenants. Pour ne fâcher personne, le président de l'UMP a donc été contraint d'élargir les rangs.

Dans le détail, la quasi-totalité des membres de l'ancien BP ont été reconduits. Il s'agit des "membres de droit" que sont les anciens Premiers ministres, patrons du parti ou encore le président du Sénat Gérard Larcher, ou encore Nathalie Kosciusko-Morizet et Laurent Wauquiez (respectivement numéros deux et trois du parti) et Nicolas Sarkozy lui-même.

Après plusieurs semaines de bras de fer et de discussions, Alain Juppé, Bruno Le Maire et François Fillon ont finalement eu gain de cause avec l'entrée de leurs proches au bureau politique. Les deux anciens premiers ministres ont ainsi salué une "proposition cohérente" (Juppé) et un "bon compromis" (Fillon), tandis que Bruno Le Maire, peut-être moins bien servi qu'il ne l'espérait, a estimé que "le rassemblement doit l'emporter sur la logique comptable".

Une nouvelle catégorie a également été créée, les "membres invités permanents", afin de faire de la place aux poids lourds que sont notamment les anciens ministres (Xavier Bertrand, François Baroin, Michèle Alliot-Marie...). Parmi ces "invités", on retrouve également d'autres personnalités comme Gérald Darmanin et Eric Courtial, dont le principal atout semble surtout d'être proches de Nicolas Sarkozy. Ou encore Olivier Vial, président du syndicat étudiant de droite UNI et notamment président de l'Observatoire de la théorie du genre, et très proche des réseaux de La Manif pour tous.

Le communiqué d'annonce des nominations précise enfin que les mouvements, certains diraient courants, ont été supprimés. Ces "chapelles" tant décriées par Nicolas Sarkozy lors de sa campagne pour la présidence de l'UMP n'auront donc plus de représentants au sein de la Commission nationale d'investiture du parti.

Bien qu'adoptées par les dirigeants, ces nominations doivent encore passer le test du vote militant. Au congrès du 30 mai trois questions seront ainsi posées, les deux premières concernant le nouveau nom du parti ("Les Républicains") et les nouveaux statuts, et la troisième cette liste de candidats, soumise d'un bloc.

Cliquer ici pour retrouver l'intégralité des membres du nouveau bureau politique validé mardi 19.