Condamnations internationales après la destruction des ruines de Nimrud par l'Etat islamique
L'Unesco n'a pour l'heure pas encore communiqué sur l'étendue des dégâts provoqués par les destructions des ruines de la ville assyrienne de Nimrud en Irak mais il apparaît clairement qu'ils sont inestimables. L'organisation a par ailleurs fait part de sa consternation et a parlé de "crime de guerre" pour qualifier les actes perpétrés par l'Etat islamique (EI).
"Nous ne pouvons pas rester silencieux. La destruction délibérée du patrimoine culturel constitue un crime de guerre, et j'en appelle à tous les responsables politiques et religieux de la région à se lever contre cette nouvelle barbarie", a écrit dans un communiqué la directrice générale de l'Unesco, Irina Bokova.
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a également fermement condamné vendredi la destruction de la cité de Nimrud. "La destruction délibérée de notre héritage culturel commun constitue un crime de guerre et une attaque contre l'humanité dans son ensemble", a-t-il annoncé dans un communiqué.
La reine Rania de Jordanie, dont le pays est très impliqué dans la lutte contre l'EI, entend faire débaptiser le groupe "parce qu'il n'a rien d'islamique" et n'est qu'une "organisation de fous cherchant à nous ramener au Moyen Âge".
Al-Azhar, l'une des plus prestigieuses institutions de l'islam sunnite basée en Egypte, a condamné vendredi la destruction par le groupe Etat islamique de la cité antique de Nimrud dans le nord de l'Irak, appelant à "éradiquer" le groupe djihadiste. "Ce que l'organisation terroriste Daech (acronyme de l'EI en arabe, NDLR) est en train de faire en détruisant des monuments dans les territoires qu'elle contrôle en Irak, Syrie et Libye est un crime majeur contre le monde entier", a déploré cette institution.
Jeudi, 5 mars le groupe terroriste a lancé des bulldozers à l'assaut des ruines antiques, vieilles de près de 4.000 ans, situées sur les rives du Tigre, à quelque 30 km au sud-est de Mossoul (nord), deuxième ville d'Irak contrôlée par l'EI depuis juin 2014, selon le ministère irakien des Antiquités.
Le site abritait les ruines des palais des rois assyriens (civilisation guerrière qui s'est développée en Mésopotamie entre 1.800 av. JC et 609 av. JC), des temples, des sites funéraires, des bas-reliefs et des statues.
Fin février dernier, l'Etat islamique avait déjà publié une vidéo dans laquelle on voyait des membres de l'organisation terroriste détruire à la masse des pièces du musée de Mossoul. Dans la même ville, ils avaient également brûlé 8.000 livres anciens.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.