En Polynésie, François Hollande doit régler la question de la "dette nucléaire"

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 22 février 2016 - 14:11
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François Hollande Polynésie costume traditionnel
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©Stéphane de Sakutin AFP
Il s'agit de la première visite présidentielle à Futuna.
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En visite ce lundi en Polynésie française dans le cadre d'un périple autour du monde, François Hollande va devoir régler la question de l’indemnisation des victimes des essais nucléaires.

L'indemnisation des victimes des essais nucléaires est au coeur de la visite que François Hollande a entamé dimanche 21 février au soir (heure locale) en Polynésie française, deuxième étape d'un périple autour du monde qui le mènera ensuite en Amérique latine. "Sensible politiquement", selon les propres mots du chef de l'Etat, cette visite, dixit l'Elysée, vise à "solenniser une relation avec la République un peu abîmée et froissée" lors du précédent quinquennat. La dernière visite présidentielle remonte à 2003, durant le second mandat de Jacques Chirac.

Hautement symbolique, le premier geste de François Hollande ce lundi 22 au matin (heure locale) sera de déposer une gerbe sur la tombe de Pouvanaa a Oopa, figure du mouvement anticolonialiste et considéré par de nombreux polynésiens comme le père de la Nation. Avant de s'envoler dans la soirée pour Lima, le président français rencontrera aussi l'ancien président indépendantiste de la Polynésie française Oscar Temaru qui entend paradoxalement présenter sa candidature à la présidence de la République en 2017 pour s'offrir une tribune.

Mais François Hollande le sait bien, sa parole sera particulièrement attendue sur un autre sujet, la question de l’indemnisation des victimes civiles et militaires des 193 essais nucléaires que la France a conduits de 1966 à 1996 sur les atolls de Mururoa et Fangataufa. Seuls une vingtaine de dossiers sur un millier ont fait l'objet d'une indemnisation, relève l'Elysée. Le président de la République devrait ainsi apporter une "réponse politique" aux Polynésiens qui considèrent que ces essais sont la cause de nombreux cancers dans l'archipel. "J'aurai des annonces à faire", a confié le chef de l'Etat à des journalistes en route pour le Pacifique sud.

Il sera également question de la "dette nucléaire" ou "milliard Chirac" (150 millions d'euros), une dotation annuelle qui visait à compenser la perte d'activité économique engendrée par la cessation des essais en 1996. Elle s'est effritée au fil du temps et les élus polynésiens souhaiteraient la voir pérennisée. Ils pourraient être entendus. François Hollande va aussi devoir composer avec la complexité de la politique locale. L'autonomiste Edouard Fritch, le président polynésien, est en froid avec son mentor et prédécesseur Gaston Flosse et a créé son propre parti politique... la veille de l'arrivée du chef de l'Etat. Pour l'anecdote, le chef de l'Etat qui effectuera l'essentiel de sa visite en Polynésie le lundi 22 février, aura vécu deux lundi 22 février à la faveur du franchissement dans un sens puis dans l'autre de la ligne de changement de date qui passe entre les archipels polynésien et de Wallis-et-Futuna.

Si Valéry Giscard d’Estaing s'était rendu en 1979 à Wallis, il s'agissait de la toute première visite présidentielle à Futuna. En campagne, le candidat Hollande avait promis de visiter les onze territoires d'outre-mer habités. "Mission" accomplie, s'est-il félicité devant les élus de l'archipel.

Le président entamera mardi 23 la seconde partie de son périple par une visite au Pérou pour "saluer" le concours de ce pays au succès de la COP21, avant de rejoindre l'Argentine mercredi 24 et l'Uruguay jeudi 25. François Hollande entend renforcer encore les liens scientifiques, universitaires et culturels qui unissent ces trois pays à la France. En revanche, et même s'il sera accompagné d'une délégation substantielle de responsables d'entreprises (Carrefour, Thales, Arianespace...), aucun accord économique ou contrat commercial ne devrait être signé lors de cette tournée sud-américaine, une entorse à la "diplomatie économique" chère au chef de l'Etat.

 

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