Grèce : les frondeurs de Syriza créent un nouveau parti
L'annonce de la démission d'Alexis Tsipras semble avoir définitivement entériné le divorce avec l'aile gauche de son partie, Syriza. L'un des vice-présidents du Parlement grec, la Vouli, a annoncé ce vendredi que 25 parlementaires, jusque-là membres du parti du Premier ministre, ont décidé de faire sécession.
Ces députés ont l'intention de créer un nouveau parti baptisé "Unité populaire". Il devrait être dirigé par Panagiotis Lafazanis, l'ancien ministre de l'Energie d'Alexis Tsipras. A la tête des frondeurs, il avait été débarqué du gouvernement en juillet dernier pour ses critiques sur l'accord européen conclu le 13 juillet dernier et sur les réformes imposées à la Grèce en échange d'une aide financière.
Depuis plusieurs mois, Alexis Tsipras subit le mécontentement de son aile gauche. Face à la situation catastrophique des finances d'Athènes, il s'était résolu à faire des concessions sur ses promesses de campagne pour obtenir l'aide européenne. Bien qu'assumé par le Premier ministre grec, ce changement de cap lui avait coûté le soutien de certains parlementaires de Syriza.
Si Syriza dispose de la quasi-majorité des sièges à la Vouli (149 sur 300), Alexis Tsipras n'avait pu faire voter les différents plans européens que grâce au soutien de l'opposition. Face à cette situation, Alexis Tsipras a annoncé sa démission jeudi 20 et la tenue de nouvelles élections dans un mois. Le gouvernement d'Alexis Tsipras et l'unité de Syriza, vainqueurs des élections du 25 janvier dernier, n'auront donc tenu que sept mois face à la crise que traverse la Grèce.
Le Premier ministre espère par ces élections obtenir une nouvelle majorité et une nouvelle légitimité. Un moyen également de mettre les frondeurs face à leur responsabilité. Ils ont fait leur choix ce vendredi en refusant de faire de nouveau campagne aux côté d'Alexis Tsipras. Reste à savoir si les électeurs grecs partagent la désillusion des frondeurs.
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