Irak : les Kurdes reprennent la ville-clé de Sinjar à Daech
C'est l'une des plus grandes victoires sur Daech depuis que le groupe terroriste a proclamé son califat. Les combattants kurdes ont repris ce vendredi 13 la ville de Sinjar (Irak), un verrou stratégique situé sur la route reliant la capitale de l'EI Raqqa (Syrie) à la grande ville de Mossoul, son fief irakien. Il a fallu moins de deux jours aux Peshmergas (surnom des combattants kurdes) pour faire tomber la ville.
C'est le président du Kurdistan irakien Massoud Barzani qui a annoncé en personne la victoire lors d'une conférence de presse organisée près de Sinjar ce vendredi. Soutenus par les bombardiers de la coalition internationale menée par les Etats-Unis, par des combattants kurdes syriens des YPG et encadrés par des conseillers militaires américains, environ 7.000 combattants kurdes étaient déployés face à un demi-millier de djihadistes. Les premiers d'entre eux ont pris pied dans Sinjar dès la matinée, alors que l'opération, programmée depuis des mois mais régulièrement repoussée, a été lancée jeudi 12 seulement.
Au-delà du symbole d'une victoire sur Daech, qui a enregistré de nombreux succès ces dernières années et occupe de larges pans des territoires syriens et irakiens, la reprise de Sinjar est un succès stratégique. La ville située à la frontière entre les deux pays est ainsi le verrou de l'autoroute 47, reliant Mossoul à Raqqa. Une artère vitale pour l'EI, qui en a besoin pour ravitailler ses positions en Irak en hommes et matériel et qui pourrait ainsi être une étape décisive vers la libération de Mossoul.
La fin de la domination de l'EI sur la ville est enfin importante pour la communauté yézidie, nombreuses dans la région. A la chute de Sinjar, en août 2014, ses membres avaient ainsi été la cible de multiples exactions des djihadistes et des dizaines de milliers d'entre eux avaient dû se réfugier sur le Mont Sinjar tout proche pour échapper à la mort ou à l'esclavage. Barack Obama avait notamment invoqué ce qui est aujourd'hui présenté comme un génocide par certains experts pour justifier le début des bombardements contre l'Etat islamique.
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