La Turquie bombarde le PKK après l'attentat d'Ankara
La riposte n'a pas tardé. Au lendemain de l'attentat à la voiture piégée qui a fait 37 morts à Ankara, la Turquie a bombardé, ce lundi 14, les camps du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) situés dans le nord de l'Irak, qui serait, selon le pouvoir turc, à l'origine de l'attaque d'Ankara.
L'attentat commis dimanche soir, le troisième en moins d'un mois dans la capitale turque, n'a pas été revendiqué, mais les autorités turques, qui déclarent avoir arrêté quatre suspects à Sanliurfa, pointent du doigt les rebelles kurdes. "Nous pensons que l'un des responsables est une femme ayant des liens avec le PKK", affirme sous couvert d'anonymat un responsable turc. Selon la presse turque progouvernementale Anatolie, cette femme a été identifiée par ses empreintes digitales comme étant Seher Cagla Demir.
A noter que le PKK évite toujours que des civils soient pris pour cible lors de ses attentats préférant cibler des commissariats de police ou des convois de force de l'ordre. Toutefois, une branche dissidente de la rébellion kurde, les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), ont annoncé que leurs actions pourraient également viser des civils au motif que ceux-ci soutiennent la politique du président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan. Cette branche radicale est fortement soupçonnée d'être derrière l'attentat du 17 février dernier lorsqu'un véhicule suicide piégé y avait détruit des bus transportant des personnels militaires, faisant 29 morts.
Mouvement d'inspiration marxiste-léniniste, le PKK mène une guérilla depuis la fin des années 1970 dans les zones de peuplement kurde en Turquie, dans le but d'arracher l'émergence d'un Kurdistan indépendant. Après un laborieux processus de paix ayant débuté dans les années 2000, les hostilités ont été rouvertes entre l'Etat turc et le PKK à l'été 2015, avec une rupture du cessez-le-feu.
En janvier dernier, l'armée turque avait étendu ses opérations contre les forces du PKK dans le Kurdistan irakien, en pilonnant de nombreuses localités où les militants kurdes se seraient trouvés. Ces frappes avaient notamment touché le village de Sharanish, peuplé de civils chrétiens assyriens. Des Yézidis se trouvant dans les mêmes villages avaient également été tués par les bombardements. Ankara a bombardé à de multiples reprises les positions tenues en Syrie par les YPG, les milices d'autodéfense kurde syriennes, qu'elle considère comme affiliées au PKK.
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