Le pape François en visite historique à Cuba
C'est une visite lourde en symboles. Après avoir œuvré pour que Cuba et les Etats-Unis renouent des liens diplomatiques, le pape François débute ce samedi pour la première fois une visite de trois jours sur l'île. Parti peu après 8h30 GMT (10h30, heure française) de l'aéroport de Rome-Fiumicino, il est attendu à 16 heures, heure locale (minuit, heure française) à l'aéroport José Marti de La Havane où il sera accueilli par le président Raul Castro.
Dimanche 20, comme ses prédécesseurs Jean-Paul II et Benoît XVI l'avaient déjà fait avant lui, François célébrera la messe sur la place de la Révolution à La Havane, lieu symbolique de la révolution cubaine. Cinq enfants recevront alors leur première communion de ses mains, "signe d'espérance dans la croissance de l'Eglise", selon Federico Lombardi, le porte-parole du Vatican. Il devrait également présider les Vêpres dans la cathédrale de l'Inmaculada Concepcion avant de rencontrer quelques milliers de jeunes Cubains. Au niveau politique, il rencontrera le président Raul Castro et peut-être même le vieux "lider maximo" Fidel Castro.
Puis, le souverain pontife quittera la capitale afin de se rendre dans d'autres lieux symboliques de l'île. A Holguin, fondée par un conquistador espagnol au XVème siècle, il bénira la ville depuis une colline, la Loma de la Cruz et priera d'une croix d'où on peut voir tout Cuba. A Santiago, grand port tout à l'ouest, il rencontrera ensuite les évêques et récitera une prière pour l'avenir de Cuba au sanctuaire de la Virgen de la Caridad del Cobre, une Vierge très vénérée.
Ainsi, ce programme en atteste, le pape argentin qui a aidé à la résolution de la crise entre Cuba et les Etats-Unis en mettant à profit sa connaissance de la situation régionale et les relations diplomatiques ininterrompues entre le Vatican et l'Etat Cubain, n'est pas là pour "susciter la controverse" avec les autorités, assure l'Eglise. François se rend à Cuba dans un esprit pastoral, pour "embrasser le peuple cubain", pour continuer l'œuvre de Jean Paul II qui, lors de sa venue sur l'île en 1998 avait appelé Cuba à "s'ouvrir au monde" et "le monde à s'ouvrir à Cuba".
Dans cette logique de conciliation, aucune rencontre n'aura donc lieu avec des détenus, des sans-abris ou des déshérités, contrairement aux habitudes de François. Aucun contact n'est également prévu avec des Dames en blanc, qui demandent la libération de leurs époux prisonniers politiques ou encore avec des témoins des drames de l'exil vers les Etats-Unis. Au grand dam de certains critiques, le pape se contentera donc de son entretien avec Raul Castro pour lui faire passer des messages en faveur d'une libéralisation politique.
Un challenge de taille pour le souverain pontife qui demande donc à ses fidèles de le soutenir en pensée et de prier avec lui. "Je vous invite à prier avec moi pour mon voyage à Cuba et aux États-Unis. J’ai besoin de vos prières", a-t-il écrit sur son compte Twitter. Car après Cuba, François décollera mardi 22 vers les Etats-Unis, avec des passages par Washington, New York et enfin Philadelphie.
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