Le pape François à Lesbos le 16 avril pour rencontrer les migrants
Le pape François doit se rendre le 16 avril sur l'île grecque de Lesbos, principale porte d'entrée des réfugiés et migrants en Europe depuis un an, a annoncé ce jeudi 7 le Vatican. A l'invitation du patriarche de Constantinople Bartholomée, chef spirituel des orthodoxes, et du président de la République grecque Prokopis Pavlopoulos, le pontife argentin ira sur l'île pour "rencontrer les migrants qui y sont accueillis", a précisé le service de presse du Saint-Siège. Le pape a vu dans la crise migratoire en mer Egée "une urgence importante", qui "unit les Eglises chrétiennes" dans cette région où les orthodoxes sont majoritaires, a expliqué à la presse le porte-parole du Vatican, Federico Lombardi. Il s'agira d'une visite de quelques heures, sur le modèle de celle qu'avait effectuée le pape sur l'île italienne de Lampedusa en juillet 2013, au cours de laquelle il avait dénoncé "la mondialisation de l'indifférence".
Le pape partira de Rome en milieu de matinée et y reviendra en fin d'après-midi. Il devrait se rendre dans un centre de réfugiés puis sur le port de Lesbos, a expliqué le père Lombardi, soulignant la "simplicité" que François tenait à conserver pour cette visite-éclair. "Cette initiative est née de la rencontre de volontés communes" du pape et de l'Eglise orthodoxe grecque, a ajouté le porte-parole, en se refusant à dire qui avait lancé l'idée en premier. En annonçant la visite mardi 5, le Saint-Synode de l'Eglise de Grèce avait assuré qu'il s'agissait d'une initiative du pape.
Dans son message de Pâques "à la ville et au monde" ("urbi et orbi"), François avait condamné le "refus" de ceux qui "pourraient offrir un accueil et de l'aide" aux migrants dans les pays occidentaux. "La file toujours plus nombreuse de migrants et de réfugiés fuyant la guerre, la faim, la pauvreté et l'injustice ne doit pas être oubliée. Ces frères et soeurs rencontrent trop souvent en chemin la mort ou un refus de ceux qui pourraient leur offrir un accueil et de l'aide", avait-il martelé, dans un nouvel appel pressant aux responsables des pays développés, notamment européens, à ne pas fermer leurs frontières. Ce discours très ferme du chef de l'Eglise catholique, qui rappelle que les immigrés fuient souvent les guerres, la faim et la misère, mais leur demande aussi de s'adapter aux lois et aux cultures des pays d'accueil, est mal reçu non seulement par les mouvements souverainistes et xénophobes en pleine poussée en Europe, mais aussi dans une partie du monde catholique. Certaines communautés catholiques acceptent volontiers des réfugiés chrétiens, notamment de Syrie, mais ont peur d'un afflux de réfugiés musulmans. François a demandé à tous les diocèses d'Europe d'accueillir des familles de migrants, et le Vatican lui-même héberge dans ses deux paroisses deux familles de demandeurs d'asile.
Le pape rencontrera à Lesbos le patriarche Bartholomée, qui réside à Istanbul et a juridiction sur quelque 3 millions de fidèles, notamment dans les îles grecques, avec lequel il a des relations amicales. La visite du pape à Lesbos devrait aussi être l'occasion pour lui de lancer un nouvel appel à la paix et contre les persécutions des minorités religieuses, notamment chrétiennes, dans tout le Moyen Orient.
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