Législatives en Espagne : les conservateurs remportent le scrutin, le Parti socialiste devant Podemos
Six mois après un premier scrutin législatif qui n'avait pas permis de créer un gouvernement stable, les Espagnols étaient de nouveau appelés aux urnes pour des élections législatives anticipées dimanche 26. A l'issue du scrutin, le Parti populaire (PP, droite) est arrivé une nouvelle fois en tête, mais reste loin de la majorité absolue aux Cortes (Parlement espagnol), tandis que le Parti socialiste(PSOE) conserve sa deuxième position que les sondages à la sortie des urnes promettaient pourtant à l'alliance anti-austérité Unidos Podemos.
Le Parti populaire (PP) du chef du gouvernement sortant Mariano Rajoy a consolidé sa position, avec 137 députés, 14 de plus que lors des élections de décembre. La majorité absolue de 176 sur 350 à la chambre continue cependant à lui échapper.
Le Parti socialiste (PSOE), qui alterne au pouvoir avec le PP depuis plus de 30 ans, reste la première force d'opposition. Il n'a obtenu que 85 sièges, contre 90 en décembre, ce qui était déjà le pire résultat de son histoire récente.
"Ce ne sont pas de bons résultats pour Podemos", a annoncé, le visage fermé, le bras droit de Pablo Iglesias, Iñigo Errejon, en apprenant les résultats, tard dans la soirée, alors que Podemos était annonce en deuxième position en fin d'après-midi. Le Parti socialiste donc a sauvé sa peau grâce à la mobilisation de ses électeurs dans ses fiefs en Andalousie.
En effet, la coalition Unidos Podemos, formée par Podemos et le petit parti Izquierda Unida, héritier du Parti Communiste, a obtenu 71 sièges. Le même total qu'en décembre quand Podemos avait eu 69 députés et Izquierda Unida deux. Entre-temps ils ont toutefois perdu 1,2 million de voix en raison du système électoral.
Or, avec quelque 30% des suffrages, les conservateurs demeurent très en-deçà de la majorité absolue requise pour former un gouvernement stable. Toutefois, leur meilleur score et les divisions de la gauche espagnole pourraient leur permettre de former au plus vite un gouvernement en s'appuyant sur le soutien des libéraux de Ciudadanos, quatrième des principales formations. Toutefois, ces derniers rechignent à s'allier avec le PP, entaché de nombreuses affaires de corruption et associé à la politique d’austérité menée durant la crise.
Quant à la possibilité de voir émerger un "Front populaire" entre Podemos et le PSOE, l'accord semble bien loin tant les relations entre les deux partis sont exécrables. Plusieurs points de leur programme les opposent, telle la tenue d’un référendum d’indépendance en Catalogne ou encore une augmentation des dépenses publiques de 60 milliards d’euros en quatre ans.
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