Les ambassades cubaine et américaine officiellement ouvertes

Jour historique pour les Etats-Unis et Cuba. Après 54 ans de rupture des relations diplomatiques, les deux pays ont officiellement rouvert leurs ambassades à La Havane et Washington, nouvelle étape concrète du rapprochement engagé l'an dernier par Barack Obama et Raul Castro.

Pour la première fois depuis 54 ans, le drapeau cubain flotte dans le ciel de Washington. Les Etats-Unis et Cuba ont officiellement rouvert leurs ambassades respectives ce lundi 20 juillet, marquant un nouveau pas décisif dans l'amélioration des relations diplomatiques entre les deux pays.

A Washington, une cérémonie a eu lieu ce lundi vers 16h30 (heure de Paris) dans l’édifice presque centenaire de la mission cubaine, en présence du ministre cubain des Affaires étrangères, Bruno Rodriguez, la première visite d’un chef de la diplomatie cubaine depuis 1959. Il devait rencontrer son homologue, John Kerry dans la soirée. Avec en fond l'hymne national cubain, La Bayamesa, le drapeau de la plus grande île de Caraïbes a été hissé sous les regards de centaines d'officiels et de badauds venus assister à cet évènement. Quelques manifestants, anticastristes, ont tenté de perturber la cérémonie.

A La Havane, aucune cérémonie n’était prévue pour lundi. Le bâtiment qui abrite déjà la section d'intérêts américains situé sur le "Malecon", boulevard du front de mer, sera bien transformé en ambassade américaine, mais les diplomates attendront toutefois la venue de John Kerry cet été à Cuba, le 14 août, pour hisser le drapeau américain, expliquait un responsable vendredi 17.

Toutefois, la normalisation entre les deux pays, certes bien engagée, doit encore être approfondie. Il faut dire que les sujets de discorde entre les deux pays ne manquent pas: la levée de l'embargo américain que subit l'île de la part des Etats-Unis depuis février 1962, la rétrocession de la base navale américaine de Guantanamo située à Cuba, les indemnisations réclamées par les Américains expropriés de Cuba par la révolution castriste, l'extradition des fugitifs réfugiés à Cuba et recherchés par la justice américaine…

Si Barack Obama s’est dit favorable à la fin de l’embargo imposé par John F. Kennedy en 1962 et renforcé par la loi Helms-Burton de 1996, le feu vert du Congrès américain est nécessaire. Or la majorité républicaine y est très hostile.

En mai dernier, les Etats-Unis avaient retiré Cuba de leur liste des Etats soutenant le terrorisme. Cuba avait été placée sur cette liste depuis 1982, à cause notamment de son soutien aux séparatistes basques de l'ETA et aux FARC de Colombie.