Primaires américaines : le duel Clinton-Trump a commencé
Si les investitures ne sont pas encore officielles, l'affiche de la prochaine présidentielle américaine semble déjà être une certitude. A moins de six mois du fatidique 8 novembre, date du scrutin, la démocrate Hillary Clinton et le républicain Donald Trump sont ainsi archi-favoris pour représenter leurs camps respectifs. "En fait, c’est concrètement déjà le cas", a ainsi assuré la première, tandis que le second semble s'assagir comme pour mieux se présidentialiser et est désormais le "candidat présumé à la présidentielle" depuis le retrait de son principal adversaire, Ted Cruz, début mai.
L'ancienne secrétaire d'Etat américaine a ainsi déjà lancé sa campagne directe contre le milliardaire controversé "Donald Trump représente une menace spectaculaire pour notre pays, notre démocratie et notre économie", a-t-elle ainsi jugé sur CNN jeudi 19. Puis de lister: "il a attaqué notre allié le plus proche, le Royaume-Uni, salué le dangereux dictateur nord-coréen, proposé de quitter l'Otan, notre alliance militaire la plus forte, de laisser d'autres pays acquérir des armes nucléaires". Les propositions de son adversaire seraient ainsi "dangereuses", tandis que l'homme serait "de facto devenu un outil de recrutement pour la cause du terrorisme".
Des attaques dures et franches qui marquent un tournant pour celle qui refusait de s'en prendre à Trump début mai. Elle n'a pas non plus oublié d'entamer le processus de rassemblement de son camp. "Nous ne sommes pas toujours d'accord, mais ça ne veut pas dire que nous ne pouvons pas travailler ensemble pour faire avancer les choses", a ainsi lancé Hillary Clinton lundi 16. Si le nom de son rival démocrate Bernie Sanders n'est pas cité, l'allusion est limpide...
De son côté, Donald Trump tente lui aussi de rassembler son camp. Et semble avoir choisi la carte de l'assagissement pour cela. Si ses déclarations fracassantes sur les musulmans, les femmes, les Mexicains, le physique de ses adversaires et tant d'autres sujets lui ont permis d'attirer la lumière et de finalement conquérir sa place au soleil, le milliardaire sait qu'il doit désormais séduire dans son camp, le rassembler, pour espérer l'emporter en novembre.
Il a ainsi multiplié les gages pour convaincre les ténors de son parti de le soutenir, ou à défaut de ne pas l'attaquer comme certains l'avaient un temps envisagé. Avortement, économie, rôle de la Cour suprême... les concessions du trublion semblent de nature à mener vers un certain apaisement. "Personne n’ignore que Donald Trump et moi avons des divergences. Nous avons parlé de ces divergences (...). Je pense que nous creusons un sillon en vue d’une unité", a ainsi récemment déclaré Paul Rayan, homme fort du Congrès et parmi les plus influents cadres républicains.
Et la tactique du milliardaire pourrait fonctionner. Alors que les sondages lui donnaient dix points de retard sur sa concurrente il y a encore quelques semaines, une récente étude publiée par CBS News et le New York Times ne donne plus que six points d'avance à Hillary Clinton.
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