Réfugiés : l'Allemagne réintroduit des contrôles à ses frontières
"L'Allemagne introduit provisoirement des contrôles à ses frontières, en particulier avec l'Autriche". Alors que 63.000 réfugiés sont arrivés à Munich, dans le sud du pays, en l'espace de 15 jours, et plus de 13.000 rien qu'au cours de la journée de samedi 12, le ministre allemand de l'Intérieur, Thomas de Maizière, a annoncé dimanche 13 la réintroduction de contrôles aux frontières de l'Allemagne, suspendant ainsi les modalités de l'accord de Schengen sur la libre circulation des personnes. Dans les heures qui ont suivi, plusieurs centaines de policiers ont donc commencé à se déployer le long de la frontière autrichienne pour contrôler voitures et passants. Dans le même temps, le trafic ferroviaire a été suspendu entre l'Autriche et l'Allemagne.
Après avoir décidé fin août de faire une entorse aux règles européennes, au profit notamment des Syriens fuyant la guerre et qui, entrés illégalement, n'ont plus été renvoyés dans leur pays d'arrivée dans l'UE, Angela Merkel a du faire vole-face en raison des difficultés logistiques croissantes pour accueillir les demandeurs d'asile. Selon les autorités locale, la ville de Munich est à "l'extrême limite" de ses capacités, à tel point qu'au cours du week-end, des dizaines de réfugiés ont dû dormir dehors sur des matelas isotherme et avec des couvertures. Les demandeurs d'asile doivent comprendre "qu'ils ne peuvent se choisir les Etats où ils chercheront protection", a ainsi déclaré Thomas de Mazière dimanche 13 au soir, demandant à revenir à uns stricte application des règles européennes qui veut que les demandes d'asiles soient déposées dans le premier pays d'entrée de l'UE.
Cette position a reçu le soutien du ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. Ce dernier a ainsi appelé au "respect scrupuleux par chacun des pays de l'Union européenne des règles de Schengen". "C'est faute de leur respect que l'Allemagne a décidé d'établir temporairement des contrôles à ses frontières", a-t-il notamment déclaré.
Partisan de la ligne dure face à l'afflux de réfugiés, le Premier ministre hongrois Viktor Orban a quant à lui salué comme "nécessaire" la décision de l'Allemagne. Car, après avoir enregistré samedi un nouveau record d'arrivées avec 4.330 entrées, la Hongrie est elle aussi débordée par la situation. Dépassée par les évènements, la police hongroise a déclaré "l'état d'alerte" pour ses effectifs dans le sud et l'ouest du pays, frontaliers de l'Autriche et de la Slovénie. Confrontée à une situation similaire, la République tchèque a également annoncé le renforcement des contrôles à sa frontière avec l'Autriche.
La décision de l'Allemagne est survenue alors qu'une réunion extraordinaire des ministres de l'Intérieur de l'UE doit se tenir ce lundi à Bruxelles. Au programme: la question de la répartition des réfugiés par quotas, demandée par l'Allemagne et la Commission européenne, cette dernière exhortant les pays européens à se répartir l'accueil de 160.000 réfugiés au total. Mais les discussions s'annoncent compliquées, la plupart des pays de l'Est de l'Europe se montrant particulièrement hostiles à cette demande.
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