Syrie : un "accord de principe" sur la cessation des hostilités
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a annoncé ce dimanche "un accord provisoire en principe" avec la Russie sur les modalités d'une éventuelle cessation des hostilités en Syrie alors que les combats continuent à faire rage entre les différentes factions qui se battent dans cette guerre civile débuté il y a six ans.
Selon le chef de la diplomatie américaine, "nous sommes plus proches aujourd’hui d’un cessez-le-feu" a-t-il fait savoir à l'occasion d'une conférence de presse donnée à Amman en Jordanie. Et d'ajouter: "ce n’est pas encore fait et je prévois que nos présidents, le président Obama et le président Poutine, pourraient bien se parler dans les prochains jours afin de tenter d’achever ce travail".
De Moscou, Sergueï Lavrov, le ministre des Affaires étrangères russe, a déclaré que les discussions avec John Kerry ont porté sur les modalités du cessez-le-feu, notamment sur la poursuite des opérations contre les organisations définies comme "terroristes" par le Conseil de sécurité des Nations unies.
Ces annonces surviennent deux jours après la date théorique d'une cessation des hostilités (19 février) en Syrie, définie la semaine précédente à Munich dans un accord parrainé par les Etats-Unis et la Russie. Selon cet accord dégagé lors d'une réunion du Groupe international de soutien à la Syrie (ISSG), l'arrêt des hostilités devrait concerner toutes les parties au conflit à l'exception des groupes terroristes Etat islamique et Al-Nosra (Al-Qaïda).
La définition des "cibles" terroristes laissées en-dehors de toute trêve semble cependant rester une pierre d'achoppement importante. Dans un entretien accordée au journal espagnol El Païs, Bachar al-Assad a expliqué qu'avec ses alliés russes et iraniens, il considérait comme terroristes les groups suivants: "Ahrar al-Cham, Jaish al-Islam, al-Nosra et l'Etat islamique". Les deux autres noms cités par le président syrien correspondent en fait à d'importants groupes rebelles, considérés par les alliés occidentaux comme devant être parties prenantes au processus de paix, au même titre que les combattants kurdes syriens, pour l'heure exclu des négociations.
De leur côté, les représentants des groupes rebelles à Genève ont fait savoir qu'ils donneraient "leur accord de principe sur la possibilité de parvenir à un cessez-le-feu provisoire, à condition que cela se fasse (...) avec des garanties obligeant la Russie, l'Iran et les milices confessionnelles (notamment le Hezbollah libanais, NDLR) et les mercenaires qui leur sont rattachés à cesser le combat".
La guerre en Syrie a fait depuis près de cinq ans plus de 260.000 morts et poussé à la fuite plus de la moitié de la population du pays.
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