Discrimination : un tiers des demandeurs d'emploi s'en estiment victimes
Origine étrangère, sexe, femmes enceintes, mais aussi façon de s'habiller ou lieu de résidence: les causes de discrimination seraient multiples pour les demandeurs d'emplois, à en croire le baromètre Ifop réalisé pour le Défenseur des droits et l'Organisation international du travail (OIT). D'après cette enquête, ce sont plus d'un tiers d'entre eux (34%) qui estiment avoir été discriminés dans leur recherche d'emploi.
Alors que l'origine d'une personne pourrait apparaître comme la première cause de discrimination, les personnes d'origine "non européenne" (ayant déclaré avoir au moins un parent ou grand-parent d'origine non européenne) ne se disent pas écartées plus que la moyenne (32%). Mais elles sont en revanche deux fois plus nombreuses (14%) à penser qu'elles seront un jour victimes de discrimination. Elles considèrent également que c'est bien leur origine qui a motivé un refus, alors que les autres catégories invoquent l'âge en premier lieu.
En effet, être un senior (plus de 55 ans) est le critère le plus discriminant, selon l'étude. Parmi les sondés, 35% pensent avoir été discriminés pour cela. Arrive ensuite le fait d'être une femme enceinte, puis, plus surprenant, avoir un style (vêtements, coiffure, tatouages…) qui ne correspond pas aux codes du milieu professionnel.
Autre facteur important de discrimination, pourtant peu visible: le lieu d'habitation, notamment le fait d'habiter dans un des 751 quartiers classés Zone urbaine sensible (ZUS). Au total 16% des demandeurs d'emplois estiment avoir été discriminés pour cela.
Parmi les personnes estimant avoir été lésées, près de la moitié (43%) ont fini par abandonner leurs recherches, mais seules 15% ont tenté de faire reconnaître cette discrimination.
(Enquête réalisée en ligne du 27 octobre au 18 novembre 2014 auprès d'un échantillon de 1.002 personnes, représentatif des demandeurs d'emploi âgés de 18 ans et plus. Et pour les personnes d'origines étrangères, par téléphone du 27 octobre au 25 novembre auprès d'un échantillon de 500 personnes).
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