Loi El Khomri : les syndicats partagés sur la nature de la riposte

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 24 février 2016 - 18:42
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Un défilé CGT.
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©Christian Hartmann/Reuters
La CGT et les principaux syndicats ont signé un communiqué commun dénonçant un "projet élaboré sans réelle concertation" concernant la Loi El Khomri.
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Alors que les principaux syndicats se sont rassemblés mardi pour décrier dans un texte commun le projet de réforme du droit du travail, les opinions sont partagées quant à la nature de la riposte. Certains syndicats réfléchissent plus à des modifications, alors que d'autres penchent pour un retrait du projet (FO et CGT).

Le projet de loi El Khomri a réussi à rassembler contre lui les principaux syndicats, mais des divergences commencent à apparaître sur la nature et l'ampleur de la riposte. Fait inédit depuis 2013, une intersyndicale d'une dizaine d'organisations, dont les plus importantes, s'est réunie ce mardi 24 février pour décrier dans un texte commun ce projet de réforme du droit du travail.

"C'était important de se réunir car nous avions une appréciation partagée du fait que le gouvernement a franchi un palier avec des dispositions libérales pur sucre et une logique générale d'offensive contre le salariés", dit Catherine Lebrun (Solidaires). Voir "toutes les organisations syndicales autour de la table, c'est le signal que la situation est préoccupante", souligne Bernadette Groison, numéro un de la FSU.

La loi El Khomri prévoit, entre autres, la création d'un compte personnel d'activité (CPA), ouvre la voie au référendum en entreprise pour valider des accords minoritaires, précise les conditions du licenciement économique et prévoit la primauté des accords d'entreprise en matière de temps de travail. Mardi, la CFDT, la CFE-CGC, la CGT, FSU, Solidaires-Sud, l'Unsa, l'Unef (étudiants) et les syndicats lycéens UNL et Fidl ont signé un communiqué commun dénonçant un "projet élaboré sans réelle concertation".

Un consensus s'est formé pour réclamer le retrait de l'article prévoyant le plafonnement des dommages et intérêts prud'homaux en cas de licenciement abusif. Mais les dissensions sont rapidement réapparues: FO n'a pas signé le texte, jugé "a minima", et la CFTC a refusé de se rendre à l'intersyndicale. Et si certains penchent pour un retrait du projet (FO et CGT), la plupart réfléchissent plutôt à des modifications plus (Unsa, Solidaires, FSU, CFE-CGC) ou moins (CFDT) importantes.

Quant à l'ampleur de la riposte, quelques-uns (FO, CGT, Solidaires, Unef, CFE-CGC) militent pour une mobilisation, sous la forme d'une grève et/ou manifestation. Derrière la déclaration commune de mardi, "il y a un grand écart syndical qui n'est pas tenable. Des divergences vont éclater au grand jour à un moment ou à un autre", estime Franck Mikula, secrétaire national de la CFE-CGC, organisation "très opposée à ce projet de loi".

Pour preuve, deux intersyndicales sont prévues le 3 mars, l'une et l'autre portant sur la loi El Khomri. La première se tiendra dans la matinée au siège de l'Unsa, avec tous les syndicats présents mardi, dont FO. Les organisations vont y présenter des contre-propositions aux différents articles décriés, notamment sur l'apprentissage, la formation, les accords de branches ou le licenciement économique. Des droits nouveaux pourraient également être mis sur la table, comme l'ajout du compte épargne-temps dans le CPA.

Une seconde intersyndicale est prévue dans l'après-midi, au siège de la CGT. Une invitation sera envoyée à tous, mais certains, comme la CFDT, risquent de décliner car il y sera question d'une éventuelle mobilisation. "Une date commence à tourner pour la mobilisation: c'est celle du 31 mars. Mais elle n'est pas arrêtée", a indiqué à l'AFP Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO. FO, CGT, Solidaires et l'Unef sont d'accord sur le principe d'une mobilisation. Leurs troupes pourraient être gonflées par la FSU, mais aussi l'Unsa et la CFE-CGC.

"Pour l'instant on n'a pas encore décidé si on va ou non à la réunion de la CGT. On veut voir si le gouvernement recule, nous donne des signes forts avant la tenue de cette intersyndicale", explique pour sa part Florence Dodin (Unsa)."On reste ouvert à une mobilisation, nous ne nous interdisons rien. La décision sera prise la semaine prochaine", dit de son côté Franck Mikula pour la CFE-CGC. La balle est dans le camp de l’exécutif, qui vient de recevoir une charge de Martine Aubry, Daniel Cohn-Bendit et plusieurs personnalités de gauche s'emportant contre la politique menée par le tandem Hollande-Valls.

Leur principale critique porte sur la loi El Khomri, qui met "à bas", disent-ils dans une tribune au Monde, "toute la construction des relations sociales de notre pays". Pendant ce temps, une pétition en ligne contre le projet de loi El Khomri, lancée vendredi, avait déjà réuni plus de 450.000 signatures mercredi, selon un décompte affiché sur son site (http://loitravail.lol).

 

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