Stop aux croisières : les Marseillais dénoncent une pollution mortelle
Une centaine de personnes issues de différents collectifs (Stop croisières, Respirer tue, Attac, Greenpeace, et Alternatiba) se sont réunies samedi dernier, à côté de l'Hôtel de ville de Marseille, pour manifester contre la pollution émise par les bateaux de croisières, en prévision du trafic maritime de cet été. Les croisières, responsables de 20 % des émissions d'oxydes d'azote, sont impliquées dans la mort prématurée de 2 500 personnes chaque année. Pour illustrer cela, les manifestants, vêtus de noir, parfois équipés de masques à gaz, se sont allongés sur le sol avec des messages dénonçant une pollution "qui tue".
Des fruits du potager couverts de pellicules noires
Dans les quartiers concernés, les habitants remarquent non seulement des "phénomènes d’yeux qui piquent" réguliers, mais aussi la salissure par la pollution du linge étendu pour sécher, et des légumes de potagers recouverts d’une pellicule noire.
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Selon l'Agence européenne de l'environnement, Marseille dépasse très largement les limites réglementaires en termes d'émission de dioxyde d'azote (fixées à 40 µg/m3, avec des taux de 79 µg/m3 en moyenne annuelle). En l'occurrence, les quartiers les plus touchés par cette problématique sont les quartiers proches des quais de bateaux de croisière et des chantiers navals, mais aussi de l'autoroute et d'industries polluantes, comme c’est le cas des quartiers Nord de la ville.
Stratégies de détournement des compagnies
Pour continuer d'utiliser du fioul lourd, les compagnies détournent l’attention, explique Chantal Rouet, du collectif "Respirer tue", dans le magazine Le Point. Alors que l'électrification de deux quais est annoncée pour 2025 par le Grand port de Marseille, les manifestants s'inquiètent du retard que prend le projet. Mais est-ce vraiment la solution ?
Par ailleurs, la création d'une zone ECA (zone de réglementation des émissions de polluants) en Méditerranée, qui imposerait l’utilisation d’un carburant dont la teneur en soufre sera limitée à 0,1 %, contre 0,5 % aujourd’hui, est aussi source d’espoir pour les manifestants. Mais elle n'est prévue que pour 2025.
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