Tchernobyl : un dôme géant recouvre la centrale nucléaire
Trente ans après la catastrophe nucléaire la plus importante de tous les temps, survenue à Tchernobyl en Ukraine en 1986, les sociétés Bouygues et Vinci viennent enfin d'installer, dimanche 27, un dôme de confinement au-dessus du réacteur endommagé. L'ensemble a été inauguré, ce mardi 29, à Prypiat par le président ukrainien Petro Poroshenko et les ouvriers qui ont participé au projet.
Cette arche devrait assurer un isolement pendant cent ans et permettre, avec ses équipements et ses installations, les opérations de démantèlement du réacteur tout en limitant au maximum les interventions humaines. L'arche ne sera totalement opérationnelle que vers la fin 2017 lorsque tous les équipements auront été installés. C'est à ce moment que les travaux de démantèlement pourront commencer.
Ce dôme en forme d'arche représente un poids de 25.000 tonnes et même 36.000 tonnes lorsqu'il est équipé. Entièrement fait d'ossature métallique, il mesure 162 mètres de long et 108 mètres de haut.
Vinci et Bouygues réunis sous le consortium Novarka qui a construit cette structure ont déclaré: "nous avons célébré aujourd'hui à Tchernobyl la fin réussie de l'opération de pose de l'arche. Une étape clé avant l'aboutissement du programme international pour transformer Tchernobyl en un site sûr et sans danger pour l'environnement d'ici novembre 2017". Le coût du projet avoisine les 1,5 milliard d'euro, financé par la communauté internationale.
Mais certains observateurs affirment que ce chantier est hanté par la corruption. Au mois de juillet, la police nationale a mis sous scellés des biens de la centrale nucléaire dans le cadre d'une affaire de détournement de fonds. Le tribunal de Kiev a alors déclaré: "la direction de la centrale a détourné une partie de l'aide financière de plusieurs pays, et l'a sortie du pays en utilisant plusieurs sociétés internationales". Selon un média local d'investigation Nashi Groshi, plus de 600.000 euros se sont évaporés. Même du côté de Novarka, sous couvert d'anonymat, un employé a confirmé en marge de la cérémonie d'inauguration ce mardi 29: "c'est sûr que, sans la corruption, le projet aurait pu être moins onéreux de quelques centaines de milliers d'euros".
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