Affaire Théo : un an après, le jeune homme se confie et réclame justice
Sa vie n'est plus du tout la même. Près d'un an après avoir été victime d'un viol présumé avec une matraque lors d'une interpellation à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), le jeune Théo (de son nom complet Théodore Luhaka) s'est confié au Parisien, revenant sur les faits et sur ses attentes en vue d'un futur procès (l'instruction est toujours en cours). "J'attends une justice ferme et exemplaire. Que les policiers prennent conscience qu’il faut un bon comportement lors des contrôles", a-t-il déclaré expliquant que son quotidien était devenu compliqué.
"Vous dire que ça va bien serait mentir. Ce n'est pas facile, ni pour moi, ni pour ma famille", a-t-il ajouté précisant qu'il avait toujours une poche en raison de la déchirure anale et de la perforation du colon qu'il a subies quelques mois plus tôt: "Je ne m'y suis toujours pas habitué. Je n'ai pas l'impression que cela cicatrise plus que ça, c'est comme au début. L'hôpital n'est pas encore en mesure de me dire quand je pourrais enlever la poche".
Malgré tout, le jeune homme de 22 ans, qui a dû mettre de côté sa passion pour le football, a pu compter sur le soutien de ses proches pendant cette période difficile. "Cette année a été la pire pour moi et ma famille, mais aussi la plus belle. Parce qu’on a vécu beaucoup de choses très graves, mais on est restés soudés, on ne devait pas se laisser abattre", a-t-il confié après avoir affirmé qu'il fallait "rester fort" et qu'il ne "craquerait pas".
Lire aussi: Retour sur les principales étapes de l'affaire Théo
Quant au regard des autres dans son quartier, rien n'a vraiment changé selon ses dires: "C'est toujours pareil, même si je suis plus connu. J’essaie de faire en sorte que quand les gens me voient, ils ne voient pas le Théo qui s’est fait violer par la police, mais le Théo normal, alors je garde le sourire avec tout le monde. Si ça ne va pas, je vais dans mon coin, tout seul, mais je ne le montre pas aux gens".
Enfin, Théo a confié que ses relations avec les policiers avaient changé depuis l'affaire expliquant qu'ils avaient un comportement "bizarre". "Par exemple, je suis dans la rue, les policiers passent en voiture, ils me voient et font demi-tour, comme s’ils avaient vu une bête curieuse", a-t-il affirmé.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.