Attentat de Nice : Mohamed Lahouaiej Bouhlel semble avoir laissé volontairement des indices
Mohamed Lahouaiej Bouhlel, le tueur de l'attentat de Nice, est décidément une source de surprises pour les enquêteurs, tant sur sa personnalité que sur le nombre d’indices qu’il a laissé sur son chemin. Des indices précis même jusqu’à l’absurde.
C’est le cas notamment avec ce SMS révélé par le quotidien Le Monde que Mohamed Lahouaiej Bouhlel a envoyé à 22h27, quelques minutes seulement avant de débuter sa virée meurtrière sur la Promenade des Anglais. Il y écrit: "Ramzy, je suis passé tout à l’heure au Taxiphone rue Marceau, je t’ai pas trouvé. Je voulais te dire que le pistolet que tu m’as donné avant-hier est très bien. Dis à ton copain qui habite au 7, rue Miollis au 5e étage qu’il nous (en) ramène cinq. Chokri est ses amis sont prêts pour le mois prochain maintenant ils sont chez Walid". Soit dans le même message le nom de trois de ses complices et l’adresse d’un quatrième.
Et que dire également des images retrouvés dans le téléphone du meurtrier, où les enquêteurs ont découvert des clichés d’une feuille avec des noms et des numéros de téléphone (y compris des contacts qui figuraient déjà dans le répertoire du mobile) et des photos de trois hommes (dont deux ont été identifiés comme étant Mohamed Ghraieb et Hamdi Zagar) prises sans doute à leur insu, alors qu’ils sont à proximité du camion.
Les témoignages de l’entourage avaient déjà créé un premier trouble, dessinant une personnalité à l’opposé du standard attendu du l’islamiste prêt à passer à l’acte. Sa femme décrivait ainsi un homme qui "n’est pas croyant, il ne pratique pas du tout, il mange du porc, boit de l’alcool", les enquêteurs ont découvert qu’il était homosexuel. Un homme de 74 ans, Roger B., expliquait, là encore dans le journal Le Monde que Mohamed Lahouaiej Bouhlel "aimait la France, il aimait les Français et détestait les Arabes" ajoutant même une anecdote troublante: "Je me souviens que pour les attentats de Charlie Hebdo, il m’a envoyé un texto qui disait: +Je suis Charlie+".
Si les motivations et le portrait psychologique sont donc encore loin d’être précis, l’instruction en cours envisage sérieusement que la revendication de l’attentat par Daech soit "largement opportuniste". L’attentat de Nice, qui a causé la mort de 86 personnes, avait été revendiqué par l’organisation terroriste qui décrivait son auteur comme étant un "soldat du califat".
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.