Attentat manqué de Villejuif : un djihadiste français au cœur de l'enquête
Le mystérieux commanditaire de l'attentat manqué de Villejuif le 19 avril dernier dans lequel s'est illustré Sid Ahmed Glam pourrait avoir été identifié. Selon le journal Le Monde, il pourrait s'agir d'un djihadiste français bien connu des services de renseignements, Fabien Clain.
Cet homme, présenté comme un proche de Mohamed Merah, est considéré comme un des principaux animateurs de la filière djihadiste dite d’Artigat, en Ariège, au début des années 2000. En 2008, il a été condamné à 8 ans de prison par le tribunal de Toulouse pour son rôle dans l'acheminement de djihadistes français en Irak. Parti rejoindre les rangs de l’Etat islamique après sa libération, il n’a pu être entendu par les enquêteurs.
Au cours de leur enquête, les policiers de l'antiterrorisme ont retrouvé une partie des conversations entre Sid Ahmed Glam et son commanditaire grâce au matériel informatique saisi dans la chambre d'étudiant du suspect. Parmi les messages échangés, l'un d'eux a mis les enquêteurs sur une piste: "Quand tu arrives là-bas (un garage de Pierrefitte-sur-Seine, NDLR), tu demandes à parler à Rabi. Dès que tu le vois tu lui dis: +Je viens de la part de Vega et Thomas pour récupérer la BMW 318+".
Vega s’appelle en réalité Macreme A., comme l’a confirmé le gérant du garage, et son acolyte Thomas M. Les deux hommes, originaires de Seine-Saint-Denis, sont partis en Syrie début 2015 et apparaissent dans la même procédure de filière djihadiste que Fabien Clain. Présenté comme leur leader, ce Toulousain de 36 ans d’origine réunionnaise aurait joué un rôle majeur dans leur endoctrinement depuis la Syrie.
Selon une note des services de renseignement, révélée par Le Monde, Fabien Clain apparaît dès 2001 dans le radar de l’antiterrorisme. "Son frère Michel et lui ont fondé un groupuscule salafiste et épousé deux converties qui portent la burqa –ce qui leur vaut le surnom de "clan des Belphégor" dans le quartier du Mirail. Leur groupuscule fusionne fin 2004 avec une autre communauté, structurée autour d’un Français d’origine syrienne, Olivier Corel, dit +l’Emir blanc+", explique le quotidien.
Pour le volet français de l'enquête, les identités de quatre autres personnes ont été dévoilées, dont deux ont pris part à la livraison des armes que Sid Ahmed Glam avait en sa possession et dont l'une a servi à tuer Aurélie Châtelain, seule victime de l'attentat manqué e de Villejuif. Tous sont liés de près ou de loin avec des cellules djihadistes en France.
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