Attentats de Paris : Foued Mohamed-Aggad voulait devenir policier ou militaire

Avant de participer aux attentats les plus meurtriers jamais commis sur le sol français, Foued Mohamed-Aggad, le troisième kamikaze du Bataclan, aurait échoué à rentrer dans la police et l'armée selon plusieurs de ses voisins. Ce Strasbourgeois de 23 ans était parti en Syrie en 2013.

A chaque jour son lot de révélations. Depuis son identification, le parcours de Foued Mohamed-Aggad, le troisième kamikaze du Bataclan, s'éclaircit. Décrit comme "un jeune homme posé, poli et sans histoires" selon les témoignages recueillis par Le Parisien, ce jeune djihadiste originaire de Strasbourg et âgé de 23 ans avait de grandes ambitions avant de participer aux attentats les plus meurtriers jamais commis sur le sol français. D'après un de ses voisins, Foued Mohamed-Aggad aurait ainsi tenté le concours d'entrée de la police. "Il l'a manqué, comme il a échoué à intégrer l'armée", a-t-il affirmé avant d'ajouter: "sur le coup, ça l'avait vraiment déçu et maintenant, avec ce qu'il s'est passé, je me dis que ça a dû jouer".

Même son de cloche du côté d'une autre de ses voisines. "L'armée, il m'en parlait tout le temps, c'était vraiment ce qu'il voulait faire. Après, je n'ai pas su pourquoi cela n'avait pas fonctionné, et il était parti du côté de Strasbourg", a-t-elle affirmé tout en précisant ne plus avoir eu de nouvelles par la suite. "Nous nous étions perdus de vue (…) ".

Tout comme sa mère, qui a reçu dernièrement un SMS depuis la Syrie ("Ton fils est mort en martyr avec ses frères, le 13 novembre"), sa petite amie de l'époque, n'avait, elle aussi, aucun soupçon sur ses projets obscurs. "Il sortait souvent, consommait de l'alcool et aimait faire la fête", a-t-elle ainsi confiée au micro de RTL avant de préciser que tout a basculé lorsqu'il est parti trois semaines à Strasbourg. C'est à cette période qu'il lui avait annoncé son intention de partir en voyage à Dubaï. En réalité, c'est en Syrie qu'il s'envolera, d'où il l'appellera une dernière fois pour lui raconter sa nouvelle vie. Choquée d'apprendre la vérité, son ex-petite amie avait alors décidé de s'éloigner de lui "définitivement".

Lui et son frère aîné Karim (actuellement en prison) ont donc rejoint la zone de combat syrienne à la fin de l'année 2013, en compagnie de huit autres amis, venus du quartier de la Meinau. Alors que deux frères, Mourad et Yassine Boudjellal, ont rapidement été tués sur place, le frère et les amis de Foued Mohamed-Aggad ont décidé de rentrer en France aux mois de février et mars 2014 avant d'être interpellés en mai de la même année. Seul Foued Mohamed-Aggad était resté en Syrie avant de revenir en France pour mourir en martyr au Bataclan où 90 personnes ont perdu la vie.