Attentats de Paris : la soeur et la mère de Mohamed Abrini, sans nouvelles, se confient
Elle est persuadée qu'il n'a pas participé "à ce projet criminel", qu'il n'a rien à se reprocher. La soeur de Mohammed Abrini, suspecté d'être l'un des protagonistes des attentats du 13 novembre, défend son frère dans les colonnes du Parisien. Ce dernier, visé par un double mandat d'arrêt européen lancé par la France et la Belgique, est introuvable. Les enquêteurs sont remontés jusqu'à lui le mardi 24 novembre grâce à une photo récupérée à partir d'une vidéosurveillance d'une station-service de Ressons (Oise) L'image prise le 11 novembre dernier le montre en voiture aux côtés de Salah Abdelsam, l'un des terroristes présumés lui aussi recherché.
Ladite voiture est celle qui aurait servi à convoyer trois terroristes jusqu'au Stade de France deux jours plus tard, avant d'être abandonnée à porte de Clignancourt. Sa soeur, dont la famille est "pétrifiée de peur", argumente. Il n'a pas pu participer aux attentats car il était au domicile familial ce terrible soir: "Je suis formelle, il était à la maison chez nous à Molenbeek, à 21 heures. Il venait de signer son bail pour louer un appartement avec sa propriétaire. Sa fiancée Nawal était avec lui". Un frère qu'elle qualifie de "protecteur et aimant", loin de l'attitude d'un terroriste.
"Il sait faire la distinction entre le bien et le mal. Certes, il a commis des bêtises. Il a eu quelques soucis avec la justice, mais quand je lis dans la presse néerlandaise qu’il a fait quatre ans de prison pour braquage, c’est faux !", explique-t-elle. En établissant son profil, les enquêteurs ont découvert qu'à Molenbeek, Mohamed Abrini avait pour habitude de fréquenter les frères Abdeslam. Mais aussi Abelhamid Abaaoud, soupçonné d'être l'un des cerveaux présumés des attentats, tué lors de l'assaut d'un appartement de Saint-Denis. "Il les côtoyait mais n'avait pas d'affinités particulières avec eux" affirme-t-elle.
Pourquoi demeure-t-il caché? Sa soeur pense qu'il a "peur, qu'il a compris avoir été piégé". Elle lui conseille de "se constituer prisonnier pour s'expliquer au plus vite". Les enquêteurs cherchent à déterminer si l'homme de 30 ans, décrit comme dangereux dans l'avis de recherche, n'aurait pas joué un rôle de logisticien voire d'artificier. Si son implication dans les attentats n'est pas clairement définie, l'enquête a révélé qu'il était membre des 85 personnes signalées comme radicalisées par les services de renseignements belges. Par ailleurs, il aurait brièvement séjourné en Syrie après plusieurs séjours en prison pour des délits.
Deux jours après la publication du mandat d'arrêt à son encontre, c'est sa mère qui a décidé de sortir de son silence dans le quotidien belge La Dernière Heure. Celle-ci raconte ce qui s'est passé le soir du 13 novembre: "je l’ai déposé à son snack de la rue Ransfort et depuis, on ne l’a plus vu. On a la preuve qu’il était à Bruxelles ce soir-là." Elle le présente comme un homme "gentil, serviable, qui s’habille normalement." Oui, il connaît Salah Abdelsam, mais comme "tout le monde dans le quartier". Le lendemain du drame, elle s'inquiète de ne pas le revoir, "mais sans penser une seconde qu’il pouvait être mêlé de près ou de loin aux attentats". Enfin, elle lui demande de rentrer à la maison. "Combien de temps va-t-il se cacher?" s'inquiète-t-elle.
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