Crash Airbus A320 GermanWings : 150 morts dans les Alpes françaises

Auteur(s)
Jean-Michel Comte
Publié le 24 mars 2015 - 20:52
Mis à jour le 25 mars 2015 - 02:10
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Les proches des victimes.
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©Albert Gea/Reuters
Des proches des victimes à l'aéroport de Barcelone.
©Albert Gea/Reuters
La France, l'Espagne et l'Allemagne sont en deuil. Les 144 passagers et 6 membres d'équipage d'un Airbus assurant la liaison Barcelone-Düsseldorf ont trouvé la mort mardi quand l'avion s'est écrasé dans les Alpes. Les victimes sont majoritairement allemandes et espagnoles, a priori aucune d'elles ne serait de nationalité française.

C'est la catastrophe aérienne la plus grave survenue en France depuis 35 ans. Un Airbus A320 de la compagnie allemande GermanWings, filiale low-cost de la Lufthansa, s'est écrasé mardi matin dans les Alpes françaises avec 150 personnes à bord. Il n'y a aucun survivant, selon les autorités françaises.

L'avion, qui effectuait la liaison entre Barcelone (Espagne) et Düsseldorf (Allemagne), s'est écrasé dans les montagnes près de Barcelonnette (Alpes-de-Haute-Provence), à environ 2.000 mètres d'altitude, dans une zone en pente très abrupte et difficile d'accès, où les hélicoptères ne peuvent se poser.

Outre les 6 membres d'équipage, il y avait 144 passagers à bord, dont deux bébés et 16 adolescents: 67 Allemands, 45 Espagnols, le reste de nationalités diverses –dont beaucoup de Turcs– mais semble-t-il pas de Français, selon les informations disponibles en fin de soirée.

L'appareil avait quitté Barcelone à 10h01 et était attendu à Düsseldorf à 11h39. A 10h35, il était à 38.000 pieds d'altitude au-dessus d'Aix-en-Provence quand, une minute plus tard, il a décroché et perdu de l'altitude, pendant huit minutes, a expliqué dans une conférence de presse le patron de GermanWings, Thomas Winkelmann.

Le contact de l'avion avec les radars français a été perdu à 10h53, alors que l'appareil était à une hauteur de 6.000 pieds. L'avion s'est ensuite écrasé dans la montagne. Selon la Direction générale de l'aviation civile (DGAC), l'équipage n'a pas émis de signal de détresse ("mayday"), mais "c'est le contrôle aérien qui a décidé de déclarer l'avion en détresse car il n'avait plus aucun contact avec l'équipage et l'avion".

L'Airbus avait été livré en 1991, à Lufthansa, avant d'être utilisé ensuite par GermanWings, sa compagnie low-cost bénéficiant d'une bonne réputation et qui n'avait jamais connu d'accident grave. Le pilote de l'avion avait 6.000 heures de vol sur Airbus et 10 ans d'expérience, selon la compagnie.

Le député des Alpes-de-Haute-Provence Christophe Castaner (PS), qui a pu survoler les lieux en hélicoptère, a témoigné sur les chaînes de télé et sur Tweeter que "le choc a dû être violent. Il n'y a plus de morceaux, il n'y a que des débris (…), des débris de l'appareil et de corps d'hommes, de femmes, d'enfants".

"L'avion est complètement désintégré", a témoigné de son côté le président du conseil général des Alpes-de-Haute-Provence Gilbert Sauvan, précisant que "les plus gros débris sont de la taille d'une voiture".

Le relief a compliqué énormément l'arrivée des secours, puisque la zone n'est accessible que par les airs, et la neige a commencé à tomber avant la nuit. Dix hélicoptères ont été mobilisés par les forces de l'ordre, qui ont bouclé la région.

Dès l'annonce de la catastrophe, François Hollande a présenté ses condoléances aux familles des victimes, parlant de "tragédie" et de "deuil". Il s'est immédiatement entretenu au téléphone avec la Chancelière allemande Angela Merkel, "très choquée", puis a reçu à l'Elysée le roi d'Espagne Felipe VI qui, coïncidence tragique, entamait une visite d'Etat en France –qui a été reportée.

Les deux hommes se sont exprimés sur le perron de l'Elysée, le souverain espagnol remerciant "la France pour sa mobilisation" et le président français assurant que "tous les moyens seront mis en place pour éclaircir les circonstances de cet accident". Puis ils se sont rendus au ministère de l'Intérieur, où Manuel Valls a rappelé qu'"à ce stade, aucune hypothèse ne peut être écartée".

A l'Assemblée nationale, les députés ont observé une minute de silence en hommage aux 150 victimes du crash, avant la séance des questions au gouvernement.

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve s'est rendu sur place, ainsi que sa collègue Ségolène Royal, en charge des Transports. M. Cazeneuve a annoncé dans la soirée qu'une des deux boîtes noires avait été retrouvée.

Angela Markel et François Hollande sont attendus eux aussi sur les lieux ce mercredi, ainsi que plusieurs familles des victimes, venues par la route d'Allemagne et d'Espagne et pour qui des moyens d'accueil ont été mis en place par les autorités françaises. Une chapelle ardente a été installée à Seyne-les-Alpes, une commune voisine de Méolans-Revel, le lieu du crash.

Les débris de l'avion et les corps sont éparpillés sur une zone d'environ un hectare, selon le lieutenant-colonel Jean-Paul Bloy, de la gendarmerie de Hyères (Var). Outre les 10 hélicoptères de la gendarmerie, de l'armée de l'air et de la protection civile, un avion et 600 gendarmes et pompiers ont été mobilisés. L'identification, la reconstitution et le rapatriement des corps devraient prendre plusieurs jours. Pour les familles et les enquêteurs, le plus dur commence.

 

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