Crash Airbus A320 GermanWings : les différentes causes possibles
Les raisons du crash de l'Airbus de la GermanWings sont encore un mystère et le resteront officiellement tant que le Bureau d'Enquêtes et d'Analyses (BEA) pour la Sécurité de l'Aviation civile n'aura pas rendu son rapport final, et qu'une enquête s'en suive. Cela peut prendre plusieurs mois voire plusieurs années. Au vue des premiers éléments, plusieurs hypothèses, plus ou moins crédibles sont évoquées.
L'élément clef dont dispose pour l'instant les enquêteurs est l'étrange perte d'altitude de l'appareil. A 10h30 mardi 24, il volait à 38.000 pieds (environ 11.500 mètres), son altitude de croisière. Huit minutes plus tard, il était descendu à 6.000 pieds (1.800 mètres). Une descente rapide mais tout de même trop lente pour correspondre à une perte totale de contrôle.
>L'explosion en plein vol reste donc peu probable au regard de ce comportement. De plus, les débris, concentrés sur environ deux hectares, laissent plutôt penser que l'avion a percuté la montagne. Une explosion en altitude aurait probablement davantage éparpillé les restes de l'appareil. Cette thèse "semble écartée" selon Manuel Valls.
>L'acte terroriste, s'il n'est "pas totalement écarté", a précisé ce mercredi Bernard Cazeneuve, il n'est "pas du tout privilégié" d'après la ministre des Transports, Ségolène Royal.
>Les conditions météorologiques étaient selon Météo Consult "optimales" dans la région. L'appareil a traversé une zone souvent agitée dans le golfe du Lion mais en était sorti avant de commencer à perdre de l'altitude. Des turbulences spécifiques peuvent survenir en montagne mais les avions de ligne sont censés pouvoir les endurer.
>La dépressurisation subite avait causé le terrible crash d'Ermenonville dans l'Oise en 1974 qui avait fait 346 victimes. Si la structure de l'appareil est compromise à haute altitude (explosion d'une porte ou d'un hublot par exemple), la pression change brutalement. En plus de l'impact sur la maîtrise de l'avion, cela peut causer l'évanouissement et l'asphyxie des personnes à bord.
Les pilotes, s'ils sont restés conscients après le choc, doivent alors s'équiper de masques à oxygène et descendre jusqu'à une atmosphère respirable. Cela pourrait expliquer cette descente a priori initiée par l'équipage.
>Des fumées toxiques peuvent provoquer une situation analogue. Ce fut le cas lors du crash du Rio-Paris en 1973. Encore une fois, les pilotes peuvent avoir la réaction de faire descendre l'avion mais la fumée peut les asphyxier ou les empêcher de voir leurs instruments.
>Le problème technique (explosion d'un moteur, défaillance d'un système de commande…) est également une cause probable. L'avion aurait pu alors devenir très difficile à contrôler et les pilotes n'auraient pu que ralentir sa chute. Dans une région de haute montagne cette situation est d'autant plus périlleuse.
>Un élément extérieur pourrait enfin explique le crash. Une "ingestion" d'oiseau par un réacteur peut provoquer une catastrophe aérienne. Une collision avec un autre appareil n'entraîne pas forcément de désintégration en vol, mais rien ne permet ce mercredi d'accréditer cette dernière thèse.
L'exploitation des boîtes noires, dont la première a été retrouvée mardi 24, devrait permettre d'écarter certaines hypothèses, voire de découvrir la vérité.
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