Eglise : un prêtre du diocèse de Bayonne soupçonné de pédophilie
Un prêtre du diocèse de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) est mis en cause pour des faits de pédophilie remontant à 1990 et vient d'être suspendu de toute fonction ecclésiastique, a-t-on appris mercredi 27 auprès du Parquet de Bayonne.
C'est la mère de l'une des victimes, un adolescent à l'époque, par ailleurs neveu du prêtre, qui a porté plainte auprès du parquet de Clermont-Ferrand, la famille y résidant aujourd'hui.
L'évêque de Bayonne, Mgr Marc Aillet, connu pour ses positions conservatrices et qui mène une croisade contre l'avortement, a indiqué mercredi soir, dans une lettre à ses "chers diocésains", qu'il avait signalé l'affaire au parquet de Bayonne.
Le procureur adjoint, Marc Marié, a confirmé à l'AFP la réception d'une lettre de signalement de l'évêque, datée du 15 avril. Soit trois jours après la conférence des évêques de France, le 12 avril, sur la thématique ultra-sensible des cas de pédophilie en son sein. Dans ce dossier le cardinal-archevêque de Lyon, Mgr Philippe Barbarin, avec d'autres religieux, est visé par deux enquêtes pour non-dénonciation d'agressions sexuelles. Mgr Barbarin nie avoir couvert de tels faits.
Le prêtre mise en cause, l'abbé Jean-François Sarramagnan, qui a fait deux tentatives de suicide, indique l'évêché, en 1991 et en 2007, avait été une première fois suspendu par l'ancien évêque de Bayonne, Mgr Pierre Molères, prédécesseur de Mgr Aillet, et "exfiltré" en 2008 et 2009 à l'abbaye Notre-Dame de Tournay (Hautes-Pyrénées), près de Lourdes, où il suivait une thérapie.
Après l'avoir rencontré en 2009 au cours d'un entretien dans lequel le prêtre l'informe personnellement, "avec loyauté", précise l'évêque, des faits de pédophilie, Mgr Aillet le réintègre en 2010 dans le circuit écclésiastique et le nomme prêtre coopérateur à mi-temps à la paroisse de Saint-Pierre-Nive-Adour et Saint-Pierre-d'Irube, près de Bayonne, et adjoint du directeur diocésain, chargé de la pastorale auprès des adultes. Selon l'évêque, "il était entendu qu’il n’aurait pas de responsabilité directe auprès d’enfants et de jeunes. Nous nous rencontrions régulièrement pour faire le point sur ces mesures de prudence et de vigilance".
Selon des informations non-confirmées, le prêtre aurait été de nouveau admis à l'abbaye de Tournay.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.