Electricité : après les raffineries, grève dans les centrales nucléaires
Le mouvement de contestation lié à la réforme du Code du travail prend de l'ampleur. Après le blocage des raffineries et dépôts de carburant, l'inquiétude gagne désormais le réseau électrique. La CGT-Energie, qui souhaite étendre la mobilisation aux centrales nucléaires, a appelé à un mouvement d'action "le plus fort possible" jeudi, journée d'action syndicale dans l'ensemble du pays.
La contestation commence à gagner du terrain. Réunis en assemblée générale, mardi 24, les salariés de la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine (Aube) ont voté la grève et l'arrêt de la production d'électricité. La centrale ne sera toutefois pas à l'arrêt total. Selon Laurent Langlard, porte-parole de la fédération des mines et de l'énergie CGT, un des deux réacteurs est à l'arrêt depuis mardi "pour entretien, pour maintenance". Mais il y a sur le deuxième réacteur une baisse de charge progressive, "qu'on appelle nous la diminution de la production de la centrale", a-t-il expliqué à FranceSoir.
L’objectif consiste ainsi à faire pression sur le gouvernement pour obtenir le retrait de la réforme du Code du travail. D'un côté "nous avons un certain nombre d'incertitudes industrielles sur EDF". De l'autre, "il y a la loi El Khomri qui vient minorer les heures supplémentaires, diminuer les heures de nuit, augmenter le temps de travail. Or nous avons à faire à des salariés qui travaillent 365 jours par an, 24h/24 et aujourd'hui, une bonne partie de leur rémunération est acquise sur ces heures de nuit. C'est un peu la goutte qui a fait déborder le vase", a-t-il expliqué précisant que "l'Etat ne sait pas quoi faire en tant qu'actionnaire d'EDF" et qu'il "joue à l'apprenti sorcier sur le Code du travail".
"Si une minorité de parlementaires et d'élus politiques ne comprennent pas qu'en essayant d'imposer à 20 millions de salariés un nouveau Code du travail, ça ne peut pas le faire, le mouvement peut prendre des proportions beaucoup plus importantes que celles actuellement". Selon lui, des assemblées générales ont eu lieu dans la journée dans d'autres centrales nucléaires."Pour huit d'entre elles", la décision aurait été prise de baisser la charge d'électricité, ce qui peut provoquer des coupures dans les régions concernées.
Concernant les éventuelles coupures électriques, la crainte se fait ressentir. Des coupures électriques ont déjà eu lieu dans plusieurs quartiers de Nantes ainsi que dans le plus grand centre commercial d'Europe à Marseille. Mais Laurent Langlard se veut rassurant. "Si la grève dans les centrales continue, on le saura à partir de ce soir 21 heures, les premiers touchés seront les industriels", les importations d'électricité de l'étranger permettant ainsi d'assurer l'alimentation en électricité de la France pour les jours à venir.
Concrètement, pour que les conséquences de ce mouvement social se ressentent sur la production électrique, il faudrait que les salariés"de tous les moyens de production se mettent massivement en grève. Si demain la France est dans la rue, plus personne ne produit quoi que ce soit. Mais dans l'état actuel des choses on n'y est pas encore".
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