Essai clinique à Rennes : le témoignage du frère de l'une des victimes

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 11 mars 2016 - 10:59
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Laurent, le frère de l'une des victimes de l'essai thérapeutique de Rennes.
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"Comment est-il possible d'autoriser l'administration de doses aussi élevées?", s'est interrogé le frère de la victime.
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Près de deux mois après le scandale de l'essai thérapeutique de Rennes conduit par le laboratoire Bial, Laurent Molinet, le frère de l'une des victimes, s'est exprimé dans les colonnes du "Parisien". La famille du volontaire décédé en janvier dernier a déposé plainte contre X.

La famille Molinet, qui a déposé plainte contre X au TGI de Paris, souhaite avoir des réponses après la mort de Guillaume, 49 ans, décédé le 17 janvier au CHU de Rennes (Ille-et-Vilaine) suite à un essai thérapeutique mené par Biotrial. C'est dans les colonnes du Parisien que Laurent, le frère de la victime, a souhaité s'exprimer. Voulant comprendre les causes de la mort et du lien avec la molécule BIA 10-2474, il a affirmé qu'il s'agissait bien de la première participation de son frère à des essais cliniques. Concernant ses motivations, "Guillaume a choisi d'y aller, pas pour une raison financière car il ne manquait de rien, mais plutôt par curiosité, pour aider la science. Lui pensait qu'il n'y avait aucun risque", a-t-il expliqué.

Dans les faits, "Guillaume aurait dû être joker, c'est-à-dire remplaçant lors de cet essai, en réserve d'une cohorte de six personnes qui allaient prendre le médicament". Seulement voilà: "un des titulaires a été recalé. Mon frère, lui, a été déclaré apte", a-t-il ajouté précisant avoir tenté de le dissuader car "il y avait ces histoires d'effets secondaires des médicaments dont on entend parler".  Alors que certains experts estiment que la molécule testée aurait un effet potentiellement dangereux sur les fumeurs de cannabis, Laurent Molinet se montre clair quant à l'hygiène de vie de son frère. "Guillaume était en excellente santé. Il prenait soin de lui. Auparavant, comme de nombreuses personnes, il lui est arrivé de fumer un peu de cannabis. Mais il avait arrêté depuis de nombreuses années".  

En quête de réponses, Laurent et toute sa famille veulent désormais comprendre. "On veut savoir ce qui s'est passé. Le laboratoire Bial cache-t-il des choses? Comment est-il possible d'autoriser l'administration de doses aussi élevées? Nous avons besoin de comprendre", a-t-il ajouté. "Il est temps aussi de dire aux laboratoires qu’ils ne peuvent pas faire tout et n’importe quoi et surtout de ne pas se prendre pour des alchimistes, des magiciens", a-t-il encore affirmé au micro de BFMTV.

Il y a quelques jours, un rapport d'experts sur l'essai clinique a pointé du doigt la molécule du laboratoire portugais Bial, relevant également plusieurs incohérences dans le déroulement des tests. La molécule "BIA 10-2474" appartient à une famille connue d'inhibiteurs d'une enzyme (la FAAH), qui empêchent la destruction de substances naturellement produites dans l'organisme ("endocannabinoïdes"), susceptibles d'apaiser la douleur et l'anxiété.

 

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