Euro 2016 : tout savoir sur "SAIP", l'application qui alerte en cas d'attentat

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Amandine Zirah
Publié le 08 juin 2016 - 15:18
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SAIP, l'application en cas d'attentat.
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Le ministère de l'Intérieur a lancé une application pour être alerté en cas d'attaque.
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A deux jours du coup d'envoi de l'Euro 2016, le gouvernement vient de lancer ce mercredi une application pour smartphone afin de prévenir les Français en cas "de suspicion d'attentat ou d'événement exceptionnel". L'utilisateur doit accepter d'être géolocalisé pour recevoir l'alerte en temps et en heure.

Alors que la menace terroriste est toujours très élevée, le gouvernement a voulu prendre toutes les dispositions nécessaires en lançant à deux jours de l'Euro une application spéciale attentat. Baptisée "SAIP", pour "Système d'Alerte et d'Information aux populations", elle est disponible pour iPhone et Android, en anglais ou en français. L'objectif: permettre aux Français d'être tenus informés par des notifications en cas d'évènements majeurs comme un attentat ou un accident de sécurité civile (accident nucléaire, incendie, etc.). Une fois l'application téléchargée, l'utilisateur doit accepter d'être géolocalisé pour recevoir l'alerte en temps et en heure s'il rentre dans une zone à risques.

Présentée mardi 7 par le ministère de l'Intérieur lors d'un exercice de sécurité à Lyon, l'application délivre des conseils de comportement à adopter, de consignes à respecter en fonction de la nature de l'alerte. C'est le préfet de la zone concernée qui la déclenche. Selon les prévisions de la place Beauvau, le délai sera de moins de 15 minutes entre la décision et son application sur smartphone. "Le laps de temps a été très court. J'ai eu la notification dans les cinq minutes qui ont suivis. Il y a eu trois messages différents. Le premier mentionnait  l'alerte. Le deuxième disait que la place Bellecour avait été évacuée. Ensuite, un dernier message indiquait la fin de l'alerte", explique à FranceSoir la préfecture du Rhône qui a testé l'application le jour de son lancement.

Cette application, née au lendemain des attentats du 13 novembre 2015, a également pour vocation d'évoluer et d'être étendue à des crises de sécurité civile comme des crues, des avalanches ou des alertes à la neige. "A l'automne 2016, les habitants seront au courant des risques météo et des impacts routiers notamment", a ajouté la préfecture précisant que cette technologie s'inscrit dans un cycle d'évolution. "Au début du XIXe siècle, c'était les gardes champêtres qui annonçaient un problème. Après, il y eu les sirènes de villes qui ne sont pas abandonnées. Et maintenant, on s'adapte aux nouvelles technologies". En parallèle, l'utilisateur peut choisir huit codes postaux pour se tenir informé de ce qui se passe dans les villes où résident ses proches.

Pour Mathieu Zagrodzki, chercheur associé au CESDIP (Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales du CNRS), cette application présente de nombreux avantages. "C'est un canal d'informations en plus pour le public en cas d'attaque terroriste. Tout moyen de signalement supplémentaire et tout moyen pouvant potentiellement sauver des vies est une bonne chose. Mais elle a une portée malgré tout relativement réduite car elle se limite à une alerte. De plus, il faudrait qu'il y ait un canal de communication à double sens. Nous avons vu à quel point ça aurait pu être utile au moment du 13 novembre". Quant à la date de lancement de l'application, "le timing n'est peut-être pas idéal. Faire ça deux jours avant l'Euro, ça peut effectivement créer une ambiance anxiogène".

Malgré tout, cette initiative présente  l'avantage de pouvoir désengorger le "17". "La police, y compris hors période d'attentat, reçoit des dizaines et des dizaines d'appels qui ne sont pas des urgences. Lorsque vous avez un évènement gravissime comme le 13 novembre, chacun à tendance à s'emparer du combiné, soit parce qu'il a envie de savoir ce qui se passe soit parce qu'il pense que la police n'est pas courant. L'enjeu est celui de la circulation de l'info", a-t-il déclaré précisant qu'aujourd'hui "on a tout un tas de technologies qui sont disponibles pour permettre que la police soit mieux informée. Les policiers doivent avoir l'info la plus précise possible et le plus rapidement possible afin qu'elle soit en mesure de transmettre ladite information aux effectifs de terrain dans les meilleurs conditions". 

 

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