Fusillade dans un club gay à Orlando : le point sur l'enquête
Peu avant deux heures du matin dimanche 12 et le début du carnage qu'il allait perpétrer dans la boîte de nuit gay et lesbienne le Pulse, à Orlando, en Floride, le tueur, a appelé le 911, le numéro des services d’urgence américains, pour se revendiquer du groupe terroriste Etat islamique.
Quelques instants plus tard, Omar Seddique Mateen, armé d'un fusil d'assaut et d'une arme de poing, provoque un massacre dans l'assistance, visant méthodiquement les clients, avant de prendre les survivants en otage. Il est finalement abattu vers 5h du matin par les policiers du SWAT, l'équivalent du RAID aux Etats-Unis. Au moins un policier a été blessé dans la fusillade et les forces de l’ordre ont réussi à sauver quelque 30 personnes.
Une nouvelle conférence de presse a été organisée ce lundi 13 à Orlando par les autorités. Selon le FBI, le bilan de la tuerie de dimanche est en fait de 49 victimes, plus le tireur. "Nous avons identifié toutes les victimes sauf une", a par ailleurs annoncé le maire d'Orlando. "L'enquête est en cours" ont assuré les enquêteurs du FBI, qui ne laisseront filtrer aucun élément afin de ne pas perturber la bonne marche de l'enquête. "Faites-nous confiance", ont-il dit.
Omar Seddique Mateen avait été interrogé à deux reprises par le FBI dans le cadre de deux enquêtes. La première, en 2013, était liée à des propos radicaux tenus sur son lieu de travail. Il travaillait depuis 2007, et jusqu'à la date de l'attentat, pour G4S, a confirmé dimanche l'entreprise britannique, l'une des plus importantes sociétés de sécurité au monde. Après enquête auprès de collègues, surveillance et vérifications, le FBI n'avait à lépoque pas été en mesure d'établir qu'Omar Mateen avait bien tenu ces propos et la police fédérale a donc classé le dossier.
Un an plus tard, nouvel interrogatoire, cette fois au sujet de ses liens avec Moner Mohammad Abusalha, un Américain de Floride qui a rejoint le groupe Etats Islamique avant de mourir dans un attentat suicide au camion piégé, en mai 2014. Aucun de ses deux interrogatoires n'avait donné lieu à des poursuites.
Le père du tueur a affirmé de son côté que son fils n'a pu "commettre cet acte au nom de la religion". Son ex-épouse, qui parle surtout d'un compagnon violent et de qui elle est séparée depuis 2011, a confié ne pas avoir décelé de religiosité exacerbée. L'enquête pourrait permettre d'en savoir davantage.
L'organisation Etat islamique a confirmé sur sa radio la revendication du massacre d’Orlando: "Dieu a permis au frère Omar Mateen, un des soldats du califat en Amérique, de mener une ghazwa (terme islamique pour désigner une attaque, NDLR) durant laquelle il est parvenu à entrer dans une boîte de nuit des sodomites dans la ville d’Orlando (...) et à tuer et blesser plus de 100 d’entre eux", a indiqué le bulletin d’Al-Bayan.
Pour le président américain Barack Obama, l'attaque de dimanche est "un nouveau rappel de la facilité avec laquelle quelqu'un peut obtenir une arme qui lui permet de tirer sur des gens dans une école, un lieu de culte, une salle de cinéma ou une boîte de nuit".
Sans qu'un lien ait pu être établi, un américain de 20 ans, James Howell, a été arrêté dimanche en Californie avec plusieurs armes de guerre et des produits chimiques pouvant servir à la fabrication d'explosifs. Il aurait déclaré vouloir se rendre à la Gay Pride de Los Angeles, mais ses intentions exactes doivent encore être précisées.
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