Indonésie : l'exécution de Serge Atlaoui repoussée
C'est une lueur d'espoir. Alors que l'exécution de Serge Atlaoui était imminente, le parquet général de Jakarta a annoncé, ce samedi, qu'il ne figurait pas sur la prochaine liste des condamnés à exécuter. En conséquent, le Français de 51 ans ne devrait pas être fusillé en même temps que les neuf autres détenus, condamnés eux aussi à mort par la justice du pays. Si cette décision ne signifie pas que l'homme a été gracié, comme le demande la France, elle permet toutefois de lui octroyer un délai supplémentaire. "Il faut profiter de ce délai pour faire pression sur l'Union européenne pour qu'elle ne se contente pas des déclarations et des condamnations que tout le monde connaît déjà", a déclaré, l'avocat du détenu, Richard Sédillot, dans une interview accordée au Parisien.
Cette annonce intervient alors que François Hollande a menacé ce samedi matin l'Indonésie de représailles en cas d'exécution. "S'il est exécuté, il y aura des conséquences avec la France et l'Europe parce qu'on ne peut pas accepter ce type d'exécutions", a martelé le chef de l'Etat en marge d'une visite à Bakou, en Azerbaïdjan, tout en précisant que ces conséquences seraient essentiellement "diplomatiques".
Pour le chef de l'Etat, Serge Atlaoui n'est pas un trafiquant de drogue à proprement parler. "Nous comprenons que l'Indonésie veuille lutter contre le trafic de drogue mais, en l'occurrence, Serge Atlaoui a été un opérateur d'un laboratoire dont il n'imaginait pas qu'il puisse fabriquer cette marchandise et il n'avait pas de passé judiciaire", a-t-il ajouté.
Suite à ce sursis, Serge Atlaoui se veut "inquiet, mais combatif" selon le porte-parole du Quai d'Orsay Romain Nadal qui s'est entretenu avec lui. "Nous allons intensifier notre mobilisation dans un cadre bilatéral, européen et multilatéral. Nous ne renonçons pas à obtenir la non-exécution de Serge Atlaoui", malgré le rejet de son ultime recours contre la peine de mort.
Condamné en 2011 en Indonésie pour trafic de drogue, Serge Atlaoui, qui a déjà passé 10 ans dans les geôles indonésiennes, a toujours clamé son innocence. Pour le soutenir, de nombreux rassemblements, à l'initiative de l'association "Ensemble contre la peine de mort", sont prévus ce week-end en France, à Paris et Metz.
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