Infanticides : Dominique Cottrez condamnée à 9 ans de prison
Le séjour de Dominique Cottrez en prison sera relativement court. Très loin des 18 ans requis par l'avocat général, Dominique Cotrez a été condamnée, ce jeudi 2 juillet, à 9 ans de prison ferme pour avoir tué huit de ses nourrissons juste après leur naissance. Après cinq heures de délibéré, les jurés n'ont pas retenu la préméditation pour le premier infanticide, mais ont souligné un "dessein arrêté" pour les suivants. Ils ont également reconnu l'existence d'une altération du discernement de Dominique Cottrez.
"Elle a dit sa satisfaction, sa joie d'avoir été entendue et pour une fois comprise", a expliqué l'un de ses avocats, Frank Berton, qui a d'ores et déjà fait savoir qu'elle "acceptait" le verdict et ne ferait donc pas appel. "Elle n'a jamais été une criminelle comme les autres. Cette femme était murée dans son silence, dans son isolement, dans son obésité", a-t-il ajouté suite à la décision de justice.
Jugée pour un octuple infanticide devant la cour d'assises à Douai, cette ancienne aide-soignante, déjà maman de deux enfants, a étouffé à leur naissance des enfants non désirés après des grossesses masquées à son entourage par son obésité. Si elle avait toujours avoué avoir été violée par son père, à l'adolescence, pour expliquer son geste, la thèse de l'inceste a soudainement volé en éclat, pendant l'audience, lorsqu'elle a reconnu avoir menti, à la plus grande surprise de tous.
Bien consciente de sa pathologie, la cour a fini par reconnaître l'altération du discernement et s'est ainsi montré moins sévère que les réquisitions. "La cour d'assises vient de lui donner une bouffée d'oxygène. Je ne sais comment remercier les jurés. C'est vraiment une décision remplie d'espérance pour Dominique Cottrez", a expliqué l'un de ses avocats, Marie-Hélène Carlier.
Au sortir du tribunal, les filles de Dominique Cottrez, les larmes aux yeux, ont elles aussi fait part de leur soulagement après cette condamnation. "Ils nous la rendent dans très peu de temps", s'est félicitée l'une d'entre elles. Si leur mère a été condamnée à 9 ans de prison ferme, elle pourra toutefois demander un aménagement de peine au bout de quatre ans et demi.
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