Le préfet Alain Gardère mis en examen pour corruption et détournement de fonds
Le préfet Alain Gardère, haut fonctionnaire proche de la droite, a été mis en examen ce jeudi 21 janvier notamment pour corruption passive et interdit d'exercer tout emploi public, a-t-on appris de source judiciaire.
Cet ancien "grand flic" de 59 ans, qui fut membre du cabinet de Claude Guéant à l'Intérieur, a été mis en examen notamment pour abus d'autorité, prise illégale d'intérêt par personne exerçant une fonction publique, corruption passive par agent public, recel d'abus de biens sociaux et détournement de fonds publics, a détaillé la source.
Placé sous contrôle judiciaire, il s'est vu interdire l'exercice de tout emploi public, et ne pourra pas exercer d'activité dans les secteurs de la sécurité ou des aéroports. Il a aussi dû s'acquitter d'une caution de 150.000 euros.
Alain Gardère avait été placé en garde à vue mardi 19 dans les locaux de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), la "police des polices", dans le cadre d'une information judiciaire ouverte le 23 septembre, notamment pour abus de biens sociaux, trafic d'influence, corruption et prise illégale d'intérêts.
Il avait aussitôt été suspendu de ses fonctions à la tête du Conseil national des activités privées de sécurité (Cnaps), l'instance chargée notamment de délivrer des agréments aux entreprises de sécurité privée, sous la tutelle du ministère de l'Intérieur.
Un autre policier, son directeur de cabinet au Cnaps, a également été mis en examen notamment pour "atteinte à la liberté et à l'égalité d'accès aux marchés publics, corruption passive par agent public et complicité de détournement de fonds publics", a ajouté la source judiciaire.
Selon une source proche du dossier, Alain Gardère aurait profité d'avantages en nature (restaurants, vacances gratuites ...) en échange de services rendus en 2015, période à laquelle il exerçait au Cnaps.
Nommé préfet par la droite, Alain Gardère était devenu en mars 2011 directeur adjoint de cabinet du ministre de l'Intérieur Claude Guéant, sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Il avait été envoyé à Marseille comme préfet délégué pour la sécurité quelques mois plus tard, avec notamment pour mission d'y faire cesser les règlements de comptes sanglants.
Il avait quitté ce poste peu après l'arrivée de la gauche au pouvoir en 2012, prenant en charge la sécurité des aéroports parisiens de Roissy et du Bourget jusqu'à sa nomination au Cnaps en janvier 2015.
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