Le récit glaçant du policier qui a abattu un terroriste du Bataclan
"Kalach devant": le commissaire de police qui a abattu le 13 novembre 2015 l'un des djihadistes au Bataclan est arrivé le premier sur les lieux armé, dit-il, de son seul courage face à un "massacre".
"Nous n'avions que notre courage à opposer à ces terroristes", raconte ce commissaire de la brigade anticriminalité (BAC) de Paris dans un récent numéro de La tribune du commissaire, le journal du syndicat majoritaire des "patrons" de la police, le SCPN. "Sans moyens de protection, nous ne pouvions plus progresser".
Il illustre le rôle des "primo-intervenants" sur un attentat de type "tuerie de masse" pour lesquels les ministre de l'Intérieur détaille vendredi à Reims un plan.
Ce soir-là, le commissaire, qui ne livre pas son nom, décrit minutieusement comment il a été alerté. Et s'est dirigé, avec son chauffeur, vers puis à l'intérieur du Bataclan. Des tirs, des gens qui s'enfuient, des cris, un "individu tenant une kalachnikov à la main". "Nous n'avons pas hésité", dit-il, "c'était une évidence que nous devions entrer dans cette salle" de spectacle les premiers sans attendre les unités d'élite.
Il raconte les morts s'entassant, le "sang partout", le "vrai massacre", ne sait pas trop quoi faire. Puis, "sur la gauche de la scène", le djihadiste. Calme. "Kalach devant", dit-il à son équipier. Ils ajustent leurs tirs, à quelque vingt mètres de lui. S'ils le ratent, ils savent qu'ils vont mourir, explique-t-il. Ils tirent "jusqu'à ce qu'il tombe" se faisant exploser. "Nous avons eu beaucoup de chance", affirme le commissaire, essuyant ensuite des tirs, entendant des tirs et des cris, encore, partout.
Ils sont rejoints par d'autres policiers de la BAC, repartent à l'intérieur de la salle "sans attendre la BRI", une unité d'élite de la police, comme le recommande l'un des policiers. Mais il ne pourra que tenter de rassurer les victimes, regrette-t-il. Prenant même le temps "d'appeler (sa) femme quelques secondes pour lui dire adieu".
La BAC progresse ensuite avec la BRI afin notamment de "faire sortir des victimes", des "images terribles" à jamais gravées dans leurs mémoires. "Nous ne sommes pas des héros", ajoute le policier, "les vrais héros ce sont ces gens qui ont du faire semblant d'être morts parmi les morts pour rester vivants"
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.