Lisieux : une bagarre entre un urulogue et un anesthésiste dans le bloc opératoire
Les deux médecins en sont venus aux mains au sein même du bloc opératoire. Deux praticiens de la polyclinique de Lisieux, dans le Calvados, sont passés samedi 26 devant la chambre disciplinaire de l’ordre des médecins à Caen. Ils risquent tous les deux la radiation.
Les faits remontent à février 2017 rapporte Le Parisien qui révèle l'information. Un des médecins, anesthésiste, vient d'apprendre qu'une nouvelle opération doit avoir lieu au bloc après 18h alors que selon l'habitude, et sauf urgence, aucune autre ne doit être programmée après 16h.
Seul anesthésiste présent dans l’établissement ce jour-là, il n’entend pas rester pour endormir la patiente suivante. Il entre donc dans un profond état de colère dans le bloc opératoire pour s'en prendre à celui qui a programmé l'opération surnuméraire: un urologue alors en train d'opérer une patiente depuis plusieurs heures.
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L'anesthésiste s'en prend alors violemment à son collègue l'insultant copieusement, notamment de "connard incompétent". Le ton monte très vite et le chirurgien saisit finalement un récipient d'antiseptique qu'il jette au visage de l'anesthésiste, précise le quotidien. Recouvert de bétadine ce denrier s'empare d’un ciseau posé sur une table pourtant stérile et fonce en direction de son confrère. Il est heureusement ceinturé de justesse par un infirmier qui parvient à l'éjecter du bloc.
Le fait divers, pas banal, ne s'arrête toutefois pas là. En effet, les deux hommes vont poursuivre leur rixe dans les vestiaires de l'hôpital un peu plus tard. "Téléphones retrouvés par terre, montre cassée… L’explication a laissé des traces", rapporte Le Parisien. Et d'ajouter: "À la sortie de la clinique, le chirurgien aurait encore franchi un cap. Armé de sa mallette d’ordinateur, il aurait frappé son confrère au visage. Bilan: une fracture au niveau de l’œil et un mois d’arrêt de travail".
Cette bagarre dans le bloc opératoire aurait pu s'avérer extrêmement dangereuse pour la patiente qui se faisait alors opérer. "Il aurait suffi de toucher une carotide de la patiente, et vous l’auriez tuée. On a évité de peu un drame catastrophique", s'est emporté un des médecins de la chambre disciplinaire.
L'anesthésiste a déposé sa démission après les faits. Les deux médecins seront fixés sur une éventuelle sanction, la radiation faisant partie des possibilités, d’ici un mois environ.
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