Menace terroriste : le mineur arrêté soupçonné d'un "passage à l'acte imminent"

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 12 septembre 2016 - 14:20
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Rachid Kassim
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Rachid Kassim est un propagandiste très actif de Daech.
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Un mineur de quinze ans soupçonné d'un "possible passage à l'acte imminent" a été arrêté samedi dans un contexte de menace terroriste "maximale". L'adolescent était en contact via Telegram avec Rachid Kassim, Français parti faire le djihad qui appelle régulièrement, via Internet, à frapper la France.

Un adolescent soupçonné de pouvoir "passer à l'acte" a été arrêté samedi 10 à Paris dans un contexte de menace terroriste "maximale", une nouvelle affaire en lien avec le djihadiste français Rachid Kassim déjà au cœur de l'enquête sur un commando de femmes démantelé cette semaine. Le mineur de quinze ans, interpellé dans le XIIe arrondissement, avait fait l'objet d'une perquisition administrative en avril et était depuis lors assigné à résidence, dans le cadre de l'état d'urgence instauré après les attentats du 13 novembre, les plus meurtriers jamais perpétrés en France, a précisé dimanche 11 à l'AFP une source proche de l'enquête. L’adolescent était entendu dimanche en garde à vue par les policiers de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) à Levallois-Perret, près de Paris. La menace terroriste s'était traduite samedi par des messages d'alerte concernant plusieurs sites sensibles dans la capitale (commissariats et lieux publics), selon une autre source proche de l'enquête.

Cette interpellation repose la question du pilotage à distance des projets d'attentats par le groupe djihadiste État islamique (EI), et en particulier du rôle de Rachid Kassim, Français parti faire le djihad et qui appelle régulièrement, via Internet, à frapper la France. "Des indices ont fait craindre un possible passage à l'acte imminent", a expliqué une source proche de l'enquête. Cette source a précisé que le mineur était en contact via Telegram, messagerie internet sécurisée appréciée des djihadistes pour sa confidentialité, avec Rachid Kassim. Ce dernier, qui a quitté la France --il est originaire de Roanne-- pour l’Égypte en 2012 avant d'arriver en zone irako-syrienne, est un propagandiste très actif de l'EI. Il diffuse depuis ces régions en guerre des listes de cibles potentielles et de scénarios d'attentats en France.

Selon les enquêteurs, il a téléguidé, de manière plus ou moins décisive, les attaques de Magnanville (Yvelines), où Larossi Abballa a tué un policier et sa compagne le 13 juin, de Saint-Étienne-du-Rouvray (Seine-Maritime), où Adel Kermiche et Abdel Malik Petitjean ont tué un prêtre le 26 juillet, ainsi que le commando de femmes jihadistes démantelé cette semaine. "Abballa faisait partie de son groupe Telegram, et Kassim a eu une véritable influence dans cette affaire", assure une source proche de l'enquête.

Des liens ont également été établis entre Rachid Kassim et au moins un des tueurs de Saint-Étienne-du-Rouvray. Selon les enquêteurs, "c'est lui qui a mis en contact les deux tueurs et donné les consignes". Il a par ailleurs félicité l'auteur de l'attentat qui a fait 86 morts le 14 juillet à Nice, dans une vidéo mettant en scène l'exécution de prisonniers syriens. Rachid Kassim a aussi été en contact "via Telegram" avec Inès Madani, "l'une des protagonistes" du commando de femmes qui a tenté de faire exploser une voiture remplie de bonbonnes de gaz en plein Paris, il y a une semaine, et qui préparait une autre attaque jugée "imminente". Les modalités de l'attaque à la voiture piégée correspondent à la lettre aux consignes que Rachid Kassim dispense via internet. Dans la double enquête liée à ce commando de femmes, "téléguidé" depuis la Syrie selon le procureur de Paris François Molins, une première suspecte, Ornella Gilligman, a été mise en examen samedi et écrouée. Quatre autres, dont une mineure, ainsi que le compagnon de l'une d'elles, étaient toujours en garde à vue dimanche.

Manuel Valls a déclaré dimanche que la menace terroriste restait "maximale" en France, touchée depuis 2015 par une série d'attentats qui ont fait 238 morts. Le Premier ministre a également porté à environ 15.000, contre plus de 10.000 jusqu'à présent, l'estimation du nombre de personnes radicalisées en France.

 

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